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Critique de Rorty


Cette histoire est à l'exemple du Sertao, ce fin fond du Nordeste Brésilien, sa lecture est d'abord un peu déroutante comme cette vaste étendue aride. Avec patience et courage nous partageons peu à peu par sa lecture la vie des Jagunços, ces bandes de hors la loi ou au service de grands propriétaires terriens ou de politiciens. Riobaldo nous raconte cette histoire, dans un monologue continu, posé sur 630 pages, celle de sa vie, de ses errances comme jagunço dans le Sertao, ses états d'âme, son amitié profonde pour un compagnon d'armes, Reinaldo dit Diadorim.
A la trame épique s'ajoute l'éthique si particulière à la vie grégaire des jagunços, avec leurs codes, leurs règles, leurs références, l'ontologie des états d'âme de Riobaldo, sa condition humaine face aux forces démoniaques, celle du rapport au milieu géographique du Sertao... C'est une lente et nécessaire initiation (pendant plus de 200 pages), puis l'action se corse. La clef de voûte n'est livrée qu'en toute fin du livre, elle donne à l'ouvrage toute sa force, toute sa noblesse, par une chute magnifique. le comparer à d'autres ouvrages me semble réducteur, il a toute sa singularité et est digne des 100 livres à avoir lus. Après en avoir fini une première lecture, le reprendre à son début encourage à le redécouvrir à nouveau, car déjà y figurent les grandes interrogations de Riobaldo. L'oeuvre semble opérer ainsi une boucle qui incite à sa relecture sous des angles différents...
Difficile alors de résumer un tel livre. La brillante préface de Mario Vargas LLosa en présente toute la richesse et l'ampleur, celle d'un livre aux lectures multiples dans une unité d'ensemble.
P.S. : Un petit bémol, l'expression « au jour d'aujourd'hui » qui revient plusieurs fois dans le cours de la traduction.
le 30/11/2019
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