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Critique de Rodin_Marcel


Guirao Patrice – "Crois-le ! une aventure d'al Dorsey, tome I" – éd Au vent des îles / Points, 2016 (ISBN 978-2-7578-7356-4)

Comme il est devenu d'usage dans le commerce alimentaire, je m'en vais commencer par souligner l'un des mérites de ce roman en exposant de suite ce qu'il ne contient pas (contrairement aux antiennes ressassées dans la plupart des polars d'aujourd'hui) : pas de scène pornographique aussi scabreuse qu'indigeste, pas de scène d'horrribles tortures, pas d'hectolitre d'hémoglobine, pas d'exploit tarzanesque.
Et pourtant, ça se lit d'une traite.

Pour être bien certain de ne point égarer les ouailles de la grande prêtresse Sandrine Rousseau, je délimite immédiatement l'horribilissime cadre de ce roman : non seulement l'enquêteur principal est un homme, mais il se fait aider par son copain, le commissaire Sando, qui appartient lui aussi à ce "genre" maudit.
Pire encore, le héros est très épris de sa jolie compagne (il n'est même pas trans ni queer plus plus), et l'auteur nous narre une jolie bluette. Bref, il mérite l'anathème ou la fatwa, à tout le moins le bannissement de la "scène" littéraire bien-pensante. Et pourtant, ça se lit d'une traite, je bats ma coulpe.

Les gens affffreusement ordinaires – suppôts de la plus noire pensée dite judéo-chrétienne, patriarcale, arriérée, moyen-âgeuse –, trouveront là un roman bien plaisant, qui se lit et peut même se relire sans ennui.

L'auteur réussit le tour de force de situer l'action à Tahiti sans sombrer dans l'exotisme de pacotille ni l'ethnologisme de type EHESS. Il insère ça et là de bien jolis tableaux, comme ce jardin d'orchidées (p. 177) et la contemplation des voiliers (p. 213).
Les personnages sont bien campés, avec une prime pour Toti, cet époux qui "beaucoup aime Tchen, mo'te longtemps" (p. 75) et le père Duchalier, l'anarchiste enfant de la bande à Bonnot et de Victor Serge (p.220-225).

Un roman qui incite à lire la suite, il y a un tome deux...

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