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Critique de Eroblin


Vous souvenez-vous du film magnifique de Peter Mullan « The Magdalene sisters », sorti en 2001 ? le réalisateur s'était intéressé au sort de ces jeunes filles rejetées par leurs familles pour avoir fauté (enfin la définition du mot faute étant très large, une jeune fille violée étant considérée comme fautive…) et qu'on avait envoyé dans ces institutions dites charitables, tenues par des soeurs que n'étouffait pas la charité chrétienne, et qui les maintenait dans une forme d'esclavage en les faisant travailler toute la journée. Ici régnaient l'intolérance, la méchanceté voire la cruauté. Elles ne pouvaient en sortir que si un homme (père, mari ou frère) venait les chercher. le roman d'Emily Gunnis évoque ces mêmes institutions en Angleterre, dans le Sussex.
Le roman commence par une lettre écrite par une certaine Ivy, lettre déchirante adressée à Elvira, pauvre gamine enfermée dans cette institution (quel péché doit-elle payer ?) où elle la supplie de s'enfuir car pour elle, c'est fini, on vient la chercher pour l'emmener dans un asile psychiatrique. Puis, on bondit dans le temps et on fait connaissance avec une journaliste Sam, ballottée entre un supérieur hiérarchique qui ne lui donne que des rubriques « chiens écrasés » à faire et un mari qui la quitte. Sa vie va changer le jour où elle trouve dans les mains de sa grand-mère une lettre d'Ivy… Décidée à comprendre qui est cette Ivy, Sam va découvrir les secrets qui se sont longtemps cachés entre les murs de Ste-Margaret, cette institution qui va être détruite d'ici peu. Sa quête va lui permettre de déterrer d'étranges morts et une part de son passé.

On est très vite happé par cette histoire, par le sort de malheureuses condamnées à vivre sous la férule de religieuses étriquées persuadées d'agir pour le bien de ces pécheresses, et ce, avec la complicité hypocrite de la société. L'auteure s'intéresse plus particulièrement à l'enquête que mène Sam mais les quelques lettres d'Ivy qui parsèment le roman, permettent de découvrir l'univers des endroits épouvantables. Pour information, les derniers « Magdalen laundries » en Irlande ont fermé seulement en 1996...

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