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L'histoire débute, en 1956, avec une lettre qu'Ivy est en train d'écrire à Elvira, une petite fille qu'elle a prise sous sa protection à St Margaret, pour lui donner des consignes pour s'échapper. Pour protéger la fuite de l'enfant, elle détourne l'attention sur elle-même et fait le grand plongeon.

Le récit va ensuite se dérouler en alternance sur plusieurs périodes : 1957-59, 1968-69, 1976, 2000 et l'époque actuelle 2017.

En 2017, Sam est journaliste, rubrique « Chiens écrasés », quand elle rédige un article c'est un autre qui signe bien-sûr. Son mariage avec Ben bat de l'aile, et elle retourne vivre avec sa grand-mère Nana et sa fille Emma, âgée de quatre ans. Elle a des horaires de travail compliqués ce qui n'arrange pas la tension dans le couple, surtout Ben se contente de « chercher du travail » …

Sam arrive en retard à l'anniversaire de Nana et la découvre endormie, tenant dans ses mains une lettre signée d'une certaine Ivy, dont l'encre s'est un peu estompée avec le temps, écrite en 1956. Il s'agit d'un appel au secours, car Ivy est enceinte, non mariée et on l'a envoyée accoucher à St Margaret. En faisant des recherches sur Internet elle tombe sur un établissement lugubre.

La mère de Sam, toxicomane est morte jeune, et le grand-père est mort l'année précédente. On comprend assez vite qu'il y a des secrets de famille.

Sam enquête, à l'insu de son chef, sur un institut abandonné depuis longtemps et qui doit être prochainement détruit, pour faire place à un projet immobilier de luxe mais les travaux ont été interrompus car on a découvert le squelette du père Benjamin, porté disparu depuis quelques années. Une présentatrice télé sur le départ, Kitty Cannon a assisté à l'audience concernant ce décès classé accidentel.

Emily Gunnis nous raconte ainsi l'histoire de ce lieu sinistre où l'on envoyait accoucher les jeunes mères célibataires, qui étaient une honte pour leur famille. Elles étaient prises en charge par des religieuses catholiques, qui les traitaient en esclaves, les tuant au travail jusqu'à la veille de leur accouchement, les nourrissant à peine d'une soupe style brouet clair digne de Dachau. Elles étaient là pour souffrir et expier leurs fautes !

Elles ne recevaient aucune aide pour accoucher, cela durait des heures et on les laissait avec le minimum de soins avec une mortalité maternelle et infantile importante, sans oublier les malformations dues aux conditions d'accouchement.

Le père Benjamin avec la complicité d'un médecin, s'occupait de débarrasser les familles « du problème » moyennant finance et les filles devaient rembourser en trimant… Et, bien-sûr, on leur enlevait leur enfant dès la naissance, en les obligeant à signer les formalités d'adoption. Si elles se révoltaient, elles étaient punies…

On se croirait dans l'univers de Dickens ou De Balzac, mais ceci se passait il n'y a pas si longtemps, dans les années 50-60. Et il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps les femmes mourraient en couches.

J'ai lu ce roman d'une traite, comme un polar, malgré le sujet douloureux, car le sinistre institut n'existe pas en réalité, mais l'auteure l'a créé en rassemblant une énorme documentation sur les établissements de ce genre qui ont existé surtout dans la très catholique Irlande mais aussi au Royaume Uni. Il s'y est passé des choses sordides que je vous laisse découvrir et qui vont traumatiser les enfants sur plusieurs générations, car l'adoption n'est jamais un long fleuve tranquille. le poids des secrets, les répétitions des scenarii de vie peuvent conduire à des actes qu'on peut imaginer…

C'est le premier roman d'Emily Gunnis et c'est une réussite car elle a su utiliser des faits ayant vraiment existé pour bâtir une fiction bien maîtrisée et tient ainsi le lecteur en haleine tout au long de son livre. Elle nous donne une série d'ouvrages traitant de ce sujet qui n'ont, pour la plupart, pas été traduits.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LesEnfantsperdusdeStMargaret #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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2 jours pour déterrer un scandale abject avec des répercussions familiales
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J'avais choisi ce thriller historique par la méconnaissance de ce "fait divers". En fait, c'est un sujet brûlant qui a été dévoilé grâce au film/biopic "The Magdalene sisters" . Il racontait l'épisode sombre du sort de ces jeunes filles enceintes célibataires des années 50/60 en Irlande. Mises au couvent en huis-clos, obligées de travailler durement jusqu'au terme de leur grossesse et surtout dont on dépossédait leur bébé pour le donner en adoption.
Ce roman est bien sûr fictif mais il possède une énorme part de vérité. Et je pense que c'est ce qui fait la richesse de la narration.
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L'intrigue démarre fort avec des lettres d'une jeune maman retrouvées par une jeune journaliste anglaise, 50 ans plus tard. Nous suivrons, à travers ses yeux, l'enquête documentaire (et sur "le terrain") de ce secret familial inter-générationnel.
Le lecteur en sait un peu plus que la journaliste puisque nous lirons régulièrement d'autres lettres du passé. le rythme est très soutenu , presque comme une course contre la montre . En effet, la destruction de cette institution anglaise est imminente. 48h pour être plus précis.

Si j'ai beaucoup apprécié le thème du scandale et les rebondissements effrénés de l'enquête, j'aurais voulu un peu plus d'imprégnation culturelle historique (au moment des faits). Assez survolé, l'auteure se focalise essentiellement sur la vengeance et les morts suspectes avec un soupçon d'onirisme ( visions- hallucinations) pas forcément nécessaire.

Bien que ce sujet soit éprouvant, l'auteure n'est pas tombée dans le mélodramatique. Elle a sû souligner la victimisation de ces femmes, leur honte et leur invisibilité dans cette société encore patriarcale et je dirais même puritaine.
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Immersif, parfois douloureux mais intéressant.


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Quel fabuleux premier roman ! le thème est un peu le même que Né d'aucune femme et le bal des folles. L'autrice s'est servie de faits réels qui se sont passés en Irlande et en Angleterre. C'est dans ce dernier pays qu'elle a basé son roman, dans une institution de bonnes soeurs qui accueillaient les jeunes filles enceintes placées par leurs familles. Beaucoup de personnages, qui peut rebuter au début, dont une jeune journaliste qui va enquêter avant que le bâtiment ne soit détruit. Je cite : 'Le pic de ces ordres d'adoption accordés en Angleterre a été atteint en 1968 : 16 164 en tout.'
On ne peut que faire référence aux nazis en pensant que ces bourreaux, je cite : 'qui étaient morts entretemps avaient accédé au repos éternel bien au chaud dans leurs lits, la « conscience en paix »...' Un petit pavé bien difficile à poser qui se lit comme un polar.
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Emily Gunnis aborde le sujet des femmes enceintes abandonnées par leurs amants et rejetées par leur famille et la société dans les années 50 au Royaume Uni. Ces femmes sont envoyées dans un couvent pour mères célibataires où elles vont être traitées comme des esclaves et pousser à abandonner leurs bébés. le roman alterne deux intrigues, celle d'Ivy internée de force à St Margaret en 1956 et celle de Sam une journaliste qui tombe sur des lettres touchantes chez sa grand-mère en 2017 et découvre l'existence de ce couvant qui va être démoli très prochainement. En menant son enquête elle va faire éclater de terribles secrets.
On est très vite happé par cette histoire. Un mélange bien équilibré entre l'enquête qui apporte le coté suspense, mystère et les lettres qui apportent le coté émotion, le tout avec une dimension historique, de documentaire car ce roman est basé sur des faits réels.
Un premier roman bouleversant, intéressant et intense.
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Vous souvenez-vous du film magnifique de Peter Mullan « The Magdalene sisters », sorti en 2001 ? le réalisateur s'était intéressé au sort de ces jeunes filles rejetées par leurs familles pour avoir fauté (enfin la définition du mot faute étant très large, une jeune fille violée étant considérée comme fautive…) et qu'on avait envoyé dans ces institutions dites charitables, tenues par des soeurs que n'étouffait pas la charité chrétienne, et qui les maintenait dans une forme d'esclavage en les faisant travailler toute la journée. Ici régnaient l'intolérance, la méchanceté voire la cruauté. Elles ne pouvaient en sortir que si un homme (père, mari ou frère) venait les chercher. le roman d'Emily Gunnis évoque ces mêmes institutions en Angleterre, dans le Sussex.
Le roman commence par une lettre écrite par une certaine Ivy, lettre déchirante adressée à Elvira, pauvre gamine enfermée dans cette institution (quel péché doit-elle payer ?) où elle la supplie de s'enfuir car pour elle, c'est fini, on vient la chercher pour l'emmener dans un asile psychiatrique. Puis, on bondit dans le temps et on fait connaissance avec une journaliste Sam, ballottée entre un supérieur hiérarchique qui ne lui donne que des rubriques « chiens écrasés » à faire et un mari qui la quitte. Sa vie va changer le jour où elle trouve dans les mains de sa grand-mère une lettre d'Ivy… Décidée à comprendre qui est cette Ivy, Sam va découvrir les secrets qui se sont longtemps cachés entre les murs de Ste-Margaret, cette institution qui va être détruite d'ici peu. Sa quête va lui permettre de déterrer d'étranges morts et une part de son passé.

On est très vite happé par cette histoire, par le sort de malheureuses condamnées à vivre sous la férule de religieuses étriquées persuadées d'agir pour le bien de ces pécheresses, et ce, avec la complicité hypocrite de la société. L'auteure s'intéresse plus particulièrement à l'enquête que mène Sam mais les quelques lettres d'Ivy qui parsèment le roman, permettent de découvrir l'univers des endroits épouvantables. Pour information, les derniers « Magdalen laundries » en Irlande ont fermé seulement en 1996...

Challenge Multi-défis 2020


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Les enfants perdus de St Margaret c'est l'histoire de toutes ces jeunes filles des années 60 qui se sont retrouvées enceintes et ont été abandonnées par le futur père , pas question à l'époque d'être filles -mères , c'était impensable .
Souvent elles étaient mises dehors par leur famille et se retrouvaient dans d'horribles centres gérés par des soeurs .
Elles devaient travailler dans des conditions épouvantables , accouchaient souvent seules et bien entendu sans la moindre aide médicale , tout ça c'était le châtiment pour expier la faute . La fameuse injonction ' Tu accoucheras dans la douleur ' était respecté à la lettre .
Quand elles avaient accouché , elles étaient obligées d'abandonner leur enfant , de renoncer à leur droit de mère .
Les enfants étaient adoptés par des familles qui ne pouvaient pas avoir d'enfant .
C'est cette époque terrible qui est racontée dans ce roman , époque qui a réellement existé et ça fait frémir .
L'atmosphère est sombre .
Mon avis : j'ai adoré les premières pages , l'écriture est très belle puis j'ai un peu déchanté , pour moi l'auteur est un peu trop romanesque , je pense que le sujet est déjà suffisamment dur et ne demande pas de surenchère, malgré tout , c'est une lecture difficile à lâcher .
Lecture au sujet très intéressant , très addictif .
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****

Lorsque qu'Ivy Jenkins apprend qu'elle est enceinte, son monde s'écroule. Pourtant, elle aime passionnément le père et son enfant à naître. Mais en 1956, l'Angleterre très puritaine la force à s'isoler dans un couvent pour y abandonner son bébé à l'adoption. Elle va alors connaître des jours sordides, au sein d'une communauté de nonnes plus inhumaines les unes que les autres. Elle va se battre, pendant de nombreux mois, écrivant à l'homme qu'elle aime. Ses lettres déchirantes vont quelques années plus tard permettre à la vérité d'éclater...

Je ne m'attendais pas du tout à lire un thriller en ouvrant le roman d'Emily Gunnis. Mais la surprise a été très bonne !

Avec une écriture agréable et posée, l'auteur nous emporte avec facilité au sein d'une Angleterre portée sur les principes du mariage et où le péché est durement puni. Mais la rigueur de l'auteur nous fait naviguer entre les années 50, 70 et 2017, sans jamais nous perdre.
Son histoire est très travaillée et on sent que les documents qu'elle a pu découvrir pendant ses recherches sont tout aussi bouleversant que ce qu'elle nous raconte avec ses propres mots.

La souffrance de ses mères, abandonnées par leur famille, est palpable. Les mauvais traitements et l'obligation d'abandonner leur enfant en font des femmes blessées, meurtries et profondément anéanties. Leur courage et leur force sont ici mis en lumière d'une manière très digne...

Voici donc un roman qui se lit comme un polar, avec des pages qui se tournent avec avidité pour faire baisser cette angoisse qui monte, et pour que la vérité éclate enfin...

Un grand merci à NetGalley et aux Editions Préludes pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Les enfants perdus de St. Margaret Emily Gunnis aux éditions Préludes.
Il est grand temps que les langues se délient! Certes les enfants perdus de St. Margaret n'est pas le premier roman à évoquer ces maisons où l'on envoyaient ces jeunes filles qui après avoir fauté se retrouvaient enceintes. La Honte sur elles et les mercis à ces institutions qui se chargeaient des accouchements hors la vue et de l'adoption des enfants au grand soulagement des familles.
Emily Gunnis saisit ce sujet à bras le corps et nous offre un très beau roman . Ivy, Kitty, Nana, Sam, Emma vont venir vous raconter leur histoire. La plume d'Emily Gunnis harponne le lecteur , impossible pour lui de lâcher Sam dans la tourmente . Quand je pense que cela existait encore il y a 50 ans j' hallucine. Pourvu que tout cela ne soit plus que de l'histoire ancienne!
Un premier roman de belle facture que je vous recommande. Un grand merci aux éditions Préludes pour leur confiance.
#LesEnfantsperdusdeStMargaret #NetGalleyFrance
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Toujours marquée par mon visionnage du film Philomena, vu il y a pourtant plusieurs années, j'ai donc été particulièrement curieuse au moment de la lecture du résumé du roman Les enfants perdus de St. Margaret de Emily Gunnis, Dans Philomena, nous suivons le destin d'une femme qui, se retrouvant enceinte et seule, est envoyée dans un couvent en Irlande où les conditions de vie sont loin d'être des plus simples. Dans Les enfants perdus de St. Margaret, l'histoire prend place cette fois en Angleterre, nous suivons Samantha Harper qui est jeune journaliste qui aime fortement son travail mais qui a du mal à jongler entre celui-ci et sa nouvelle vie de mère célibataire. Un jour comme un autre, elle découvre dans le grenier de son grand-père des lettres d'une certaine Ivy Jenkins, envoyé au couvent de St. Margaret pour donner naissance à son futur enfant. Ces lettres, déchirantes au possible, vont donner le top départ d'une enquête pleine de révélations et de drames.

Inspiré de faits réels, le roman d'Emily Gunis fut une lecture passionnante bien que déchirante. le destin de ses femmes, qu'elles soient irlandaises ou anglaises, est impitoyable et les conditions de vie qu'elles subissent juste pour avoir aimé un temps sont ignobles. Les enfants perdus de St. Margaret alterne les points de vue et les époques ce qui en fait un roman qui se lit très fluidement comme un roman policier dont il emprunte beaucoup de codes. La révélation finale m'a plutôt surprise bien que, par la suite, le roman a bien du mal à conclure le tout.

Les enfants perdus de St. Margaret est un livre que je conseille chaudement. Se lisant comme un roman policier, Emily Gunnis nous propose un roman à la thématique principale forte et importante. En nous proposant de suivre différents destins de femmes, l'auteure nous démontre qu'il est important de ne pas oublier.
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Encore un livre dérangeant et pour lequel il y a lieu de s'attarder un temps pour se poser quelques questions au sujet du couvent pour mères célibataires de St Margaret en Angleterre dans les années 50. Années 1950, mais c'est tout de même pas si loin!!
Non, mais hélas c'est là qu'on y internait ces demoiselles qui avaient fauté, enceintes par accident mais aussi déshonorées par leur famille et donc, placées dans ce couvent bien protégé par des soeurs et un curé sans pitié à l'époque encore trop puritaine pour réagir avec bon sens. Une facilité accrue pour faire abandonner de force ces petits êtres qui allaient naître et partir vivre en famille d'accueil, sans oublier bien évidemment les essais thérapeutiques et médicamenteux pour soutenir une firme pharmaceutique, cela va de paire.
Si seulement ces tenanciers religieux avaient eu le coeur d'aider ces pauvres jeunes filles victimes plutôt que de les maltraiter avec infamie, on n'en serait pas encore là à les voir ou les considérer comme certaines personnes à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession. Toutes ces atrocités qu'on tait sont proches de l'abominable et ne sont pas dignes d'être glorifiées mais ont tout de même eu l'incidence de réduire à néant de pauvres jeunes innocentes.
Ce roman bien ficelé, à l'écriture sombre et fluide, à l'ambiance glauque quant aux scènes humiliantes qu'on peut entrevoir, reste une belle façade devant cette hypocrisie religieuse, loin d'être glorieuse mais tellement réaliste que ça fait froid dans le dos. Suspense un peu à la Mary higgins Clark
Ma lecture était donc très intéressante et j'avoue avoir passé un agréable moment malgré la gravité et la teneur de ce roman.
Merci à mon amie Sylvaine de m'avoir fait découvrir ce 1er roman, elle savait d'emblée que j'aimerais cette lecture.
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