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Critique de Tom_Mortelmans


-------Conférence (réponses aux questions) + Critique personnelle------

Thomas est Bruxellois, et est amis avec beaucoup de parents à élèves de Decroly (écoles uccloise où je me trouve) et ce mardi 9 juin, j'ai assisté à sa conférence.
On pouvait lui poser plus ou moins toutes les questions que l'ou voulait. Ma critique se trouve plus bas, mais je trouve que le plus intéressant à vous exposer serait les réponses aux meilleures questions. Je ferais au mieux pour dévier au moins ce qu'a dit Thomas.
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Durant cette rédaction de questions/réponses, je dirais simplement "Thomas", je sais que chez certains cela parait étonnant donc je précise, mais à Decroly, on préfère la solidarité et l'ouverture, donc tout le monde (sans exception) se tutoie. même de Directeur à élève.


Tout d'abords nous lui avons demandé : pourquoi le premier chapitre ? (la baleine Nike)
En fait, Thomas a lu Moby Dick ainsi qu'une chasse de baleine, et, comme à son habitude il n'écrit que des petites nouvelles, là il voulait écrire une scène grandiose. Il l'a donc écrite, puis après s'est arrangé pour lui trouver un lien avec le reste du livre. Lien que lui-même qualifie de pseudo-lien.
Tout comme l'histoire de l'après mort rachetée par Ikea, il a un peu construit son livre autour de ce concept, voulant à tout prix lui trouver une place dans son livre.
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Pourquoi ces animaux ? Ce n'est pas une "métaphore subtile", c'est simplement pour apporter quelque chose d'efficace. Ces quatre loups ne sont jamais décrit avec beaucoup de détails, flou posé consciemment, pour laisser sa conscience imager.
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Ce livre est t-il une dystopie ? Pas vraiment. Si oui, c'est involontaire. C'est plutôt une caricature du présent, une exagération. Un constat d'un état de la société. Donc pas réellement de la science-fiction ni une dystopie pure et dure.
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Thomas, pour écrire ce roman, s'est beaucoup documenté, il est allé jusqu'à se promener sur des forums de caissières (d'où cette histoire de traumatisme dut au "bip" de scan d'article, ou du flicage) qu'il a, d'ailleurs, qualifié de très intéressant.
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Pourquoi ce titre ? Thomas a de l'humour, et c'est non sans faire usage de son talent qu'il nous a raconté l'histoire du titre. (C'est donc a prendre avec subtilité). Quand Thomas sort un roman, il espère toujours que ce sera la grande richesse (car il veut vivre au maximum de l'écriture) il lui fallait donc un titre accrocheur, qui se vend. Ce n'est qu'après qu'il s'est rendu compte que le titre ne se liait pas spécialement avec l'histoire. Au final, il regrette ce choix car c'est encore une confusion, encore un mauvais titre... (courage à lui !)
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Pourquoi ces noms ? C'est un art à choisir, des noms. Les savant porteurs d'images, Thomas ne voulait pas opter pour des noms classique. En Belgique, facilement 1 personne /50 a une Isabelle dans sa famille, ou un Nathan. D'où ces noms. 
Par exemple : Jacques Chirac Oussomo, c'est marrant car le rapport est inexistant, donc une image se trouvera naissante dans notre imagination.
Jean-Jean, c'est un peu couillon, comme le personnage. Blanche de Castille, c'est chic, c'est élégant, ça fait presque princesse de Disney.
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D'où sortent les Frères Eichman? Ils sont inspirés des frères Albrecht, fondateurs d'Aldi.
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Pourquoi cette négligence de la police ? (que je trouve justifiée, en passant) Elle est présente tout a fait car tout est fait exprès dans ce livre. L'idée de fond était cette société équilibrée qui s'auto-gère.
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Pourquoi autant de scènes aussi crues, autant de sexe ? Car c'est un élément important de la vie, c'est toujours présent. (là il cita "mon oncle d'amérique", un film démontrant, entre autre, que les comportements humains avaient pour but de perpétrer l'espèce) Et qu'aussi à l'époque pubère que nous traversons (nous, jeunes et viles adolescents) bah c'est aussi omniprésent. (comment contredire..) Et c'est là aussi qu'il déclara, provoquant une vague de rire, que "en plus ça ne se calme pas avec l'âge, bien au contraire".
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Quand un élève a demandé pourquoi ce n'étaient pas tous des animaux, Thomas a repéré une erreur à lui. Il trouve qu'il aurait du expliquer qu'en fait TOUT le vivant est sous copyright, même les ADN. Et comme les OGM sont stériles (Monsanto, graîne exterminator, allez voir le "Datagueule à ce sujet car il en vaut la peine d'en être informé) et bien les femmes le sont aussi. Donc les enfants-loups sont des enfants "buggés".
Pour lui ce n'était pas assez clair, il qualifie cette erreur de point faible du livre.
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"Quand tu écris, c'est pour toi ou pour les autres ?"
Pour Thomas, là où réside le grand plaisir de l'écriture, ce n'est pas dans l'écriture (c'est marrant 5 minutes mais chiant après..) mais dans le sentiment que Thomas a quand il a enfin finit son livre, ce sentiment de "l'avoir fait". Il aime l'écriture pour la liberté, le challenge et l'émotion qu'elle offre.
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Pourquoi une telle fin ? (Attention spoilers)
La fin n'est pas bâclée, elle est idiote, et c'est voulu. Il ne savait pas précisément s'il en avait marre d'écrire ou si c'était le but précis.
Le lien avec l'histoire de l'autiste qui parle avec les vaches, Temple Grandin, qui fut la designer de centaines d'abris pour vaches car elle les comprenait très bien, c'est simplement qu'il aimait beaucoup l'histoire. D'où ce lien assez hasardeux avec l'histoire.
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Et pour finir, en combien de temps a-t'il écrit ce livre ? 3 ans et demi. L'écriture, Thomas souhaite en vivre, et il ne touche que peu, jusqu'ici (j'espère ces donnés non secrètes car il les a quand même scandées publiquement sans problème ni avertissement) il a vendu 15.000 exemplaire ( de 2013 à juin 2015 ), ce qui lui rapporta 15.000 € net. Ce n'est clairement pas assez sur 3 ans et demi, donc il doit faire d'autre boulots à côté. D'où ce temps si long à écrire un roman tel que celui-ci.
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Voilà, le résultat d'une heure de conférence entre Thomas Gunzig et 100 élèves de 10ème (15-16 ans pour la plupart) decrolyenne. J'aime donner le contexte après, comme ça ça n'influe pas le préavis que quiconque aurait, ou non, raison d'avoir sur ces réponses questions que j'ai fournis. 
J'espère vous avoir aidé à comprendre certaines choses, vous avoir intéressé, vous avoir été utile.
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Personnellement j'aime bien Thomas, et j'avais comme objectif posé par mon frère de le faire rire, et j'ai réussi avec une blague salace, mais ça, c'est ma réussite personnelle.. (si cela intéresse quiconque je suis apte à la raconter dans les commentaires :) )
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Maintenant ma critique du livre, écrite avant cette conférence.
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Ce livre s'observe de plusieurs façons. Je n'ai pas peur de commettre un faux pas, j'ai juste peur d'observer ce livre d'une façon le négligeant, en comparaison à l'intérêt qu'il mérite. 
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Thomas Gunzig touche à beaucoup de thèmes, il n'hésite pas à aller dans le détail, il caractérise très fort ses personnages. Il touche à beaucoup de sujets, passe d'une chose à l'autre sans négliger d'enrichir la culture générale ainsi que notre partie du cerveau traitant les informations à propos de la société dégueulasse dans laquelle nous vivons. 
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Par exemple, Marianne, pur produit de notre société actuelle, se voit tomber amoureuse à petit feu. Elle se sent tellement perdue qu'elle se voit se comparer au Lygomme Tach Optimum, je cite "une espèce de produit merdique inventé par les laboratoires agroalimentaires Cargill dans le Minnesota qui, mélange d'amidon, de gélifiants et d'arômes, imitait à la perfection la mozzarella." 
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De un, notre culture générale se voit d'agrandie, étant donné que maintenant on sait ce qu'il se cache derrière ces pizzas low cost. De deux, on voit que Marianne n'obéit par simplement au système, elle le connait dans le moindre recoin, agit en tant que telle, et adore ce qu'elle fait.
On peut dire qu'il ne fait pas les choses à moitié, car ce livre nous offre autant une histoire riche et intéressante qu'une vision profonde sur les choses, plus complète.
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Mais Thomas étant belge, l'humour est, bien sûr, au rendez-vous, avec des métaphores drôles comme "Il leva les yeux, l'engin était toujours là, en vol stationnaire, aussi inutile qu'un fer à repasser dans un canot de sauvetage." 
L'histoire est agréable à lire, le rythme est bon, et pour moi, la lecture se fut difficile pour les 100 premières pages. Mais une fois lancé, j'ai tout dévoré sans m'arrêter jusqu'à la quatre-centième page. 
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L'humour est présent mais qu'en petite quantité, le livre se quantifie plutôt avec ses scènes de sexe qui font surface de temps à autre, de quoi maintenir le lecteur à l’affût, j'imagine, ses scènes d'action et de violence, qui elles aussi ont leur rythme d'apparition, et qui sont toujours bien entraînantes. Ce roman n'a pas de style unique, il en confronte plusieurs et c'est un cocktail plutôt réussit. (On le qualifie d'ailleurs de littérature Belge, comme quoi, un Belge, ça se distingue.)
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Ma seule déception fut la fin, m'étant incompréhensible au premier abord. Avec un ami, on en a discuté, étant tous deux outrés par ce "bon allez, bouffez moi cette fin". Pour faire relativiser mon dégoût, c'est comme savourer un saumon aux poireaux, et tomber sur un grain de poivre gros et dur, te gâchant l'euphorie gustative d'un coup sec et net, et t'empêchant de savourer l'avant et l'après de ce fâcheux incident.
Et l'on a conclut ça : l'objectif ne serait-t-il pas simplement de dégoûter ? De cette dystopie, flagrant le nerf de notre bien chérie société de consommation ? De nous transcender vers l'atmosphère d'un monde comme celui décrit dans le livre : un ramassis de merde dégoûtant, nous faisant relativiser, conscientiser, nous donnant un avant-goût ? Ce genre de raison expliquerait assez bien l'utilisation d'une fin pareille, car je ne crois pas à l'incapacité de l'auteur, mais à son intention délibérée d'avoir écrit la fin de cette façon.
Bien sûr tout reste mon avis, l'avis d'un jeune de 16 ans aimant les livres, et déjà dégoûté des gens et de leurs manière de fonctionner, de vivre, d'être. 
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Pour conclure j'ai bien aimé ce livre et je le conseille à quiconque voulant lire une aventure, une histoire, un manuel, une véritable convergence des pires faits sur notre société, ou encore un enchâssement de plusieurs vies improbables aussi bordélique et mal foutues qu'un tableau excel fait avec les pieds. (les plus pointus reconnaîtront la référence.)
à bon entendeur, et bonne lecture à tous.
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