AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de OverTheMoonWithBooks


" "Deux choses ne s'oublient qu'avec la mort : le visage de notre mère et celui de notre ville", a dit un grand poète d'Istanbul à qui échurent en abondance séparations et nostalgies."

C'est sur cette double douleur que l'écrivain, Nedim Gürsel - exilé à l'époque où il rédige La première femme - livre son récit.

Ce court roman s'ouvre sur des images d'Istanbul, une ville bruyante où sont superposées plusieurs couches de beaucoup de choses : des époques historiques, des ethnies, des couleurs et des plats. Ces motifs sont d'ailleurs répétés plusieurs fois dans le roman.
Le personnage mis en scène est un adolescent de 16 ans, originaire d'un petit village d'Anatolie qui vient de perdre sa mère alors qu'il était loin d'elle. Pour se consoler il erre aux hasards des rues du quartier des bordels. Mais il est pris d'une forte fièvre, et ses visions se troublent, se mêlant ainsi à ses souvenirs, ses regrets et ses fantasmes.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre à cause du changement constant de point de vue : de celui du personnage on passe à celui de l'écrivain exilé qui, de sa chambre d'hôtel parisienne, se souvient de sa ville.
Plusieurs figures féminines apparaissent dans ce roman : la mère du personnage, Nilufer la fille du Roi des Pirates dans une légende et la ville d'Istanbul. En réalité, ce livre est un hommage brûlant à cette ville, ce qui donne parfois lieu à des pages magnifiques, voir même assez virtuoses parfois.
La ville d'Istanbul est d'abord le point de départ d'une réflexion sur le temps qui passe : l'auteur/narrateur se désole de voir que les vieux quartiers qui sont les témoins de l'histoire très riche de cette cille soient détruits pour laisser place à la modernité matérialiste impersonnelle avec des hôtels de luxe et des tours de grandes entreprises. Puis Istanbul est vue à travers les mots des poètes classiques et contemporains qui en ont fait l'éloge.
La première femme c'est donc ni plus ni moins qu'une déclaration d'amour de Nedim Gürsel à la ville qu'il a dû fuir après que son oeuvre ait été censurée. Istanbul est le corps de l'amante perdue dont il explore les moindres recoins à travers l'errance de son personnage dans ses rues.

Malgré ces très belles descriptions qui feraient honte aux meilleurs publicistes des agences de voyages (raison pour laquelle j'ai mis la 2ème étoile), j'ai été soulagée de refermer ce livre pourtant très court qui ne mène nulle part et traine en longueur.
Commenter  J’apprécie          302



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}