Sous la ceinture

Tout d'abord un grand merci à Babounette, qui m'a refilé son exemplaire, une fois terminé. Elle n'a même pas eu besoin de me l'envoyer, comme elle se proposait gentiment de le faire à qui voulait l'entendre dans sa critique, puisque nous avons fait connaissances il y a un mois, lors du pique-nique Babelio de Bruxelles, dont elle était co-organisatrice. Pour ça aussi, merci, Babounette (et Belcantoeu) on a passé une belle après-midi.

Je n'ai pas trop tendance à me plonger dans la lecture d'un roman supposé drôle. Faire rire n'est pas l'exercice le plus facile, et j'avoue ne me dérider que très modérément devant les humoristes - surtout les hommes - qui passent sur le petit écran. Il semble hélas indispensable de nos jours que cela plane sous le niveau de la ceinture. Ici aussi, l'auteur nous entraîne sous la ceinture… d'explosifs, mais il réussit à le faire sans tomber dans une pitoyable vulgarité. On est aux antipodes du mâle sûr de sa virilité qui se vante de ses prouesses. le propos est plein d'esprit, les réflexions pertinentes, le rythme enlevé, et le tout bien torché.
L'auteur s'est offert le plaisir de quelques exercices de style dans lequel il démontre sa dextérité à la plume, dont un échange de courriers entre deux des protagonistes qui étonne un peu par son niveau intellectuel. On sent aussi à plusieurs passages qu'il a connu les affres du primo-romancier désespérant de trouver un éditeur. Ce n'est qu'après avoir gagné le Prix Fintro Ecritures noires en septembre 2020, que Philippe Gustin sera édité par Ker Editions, modeste maison établie à deux pas de chez moi. Je ne qualifierais pourtant pas son roman de polar, ni même de roman noir. Moi, il m'a surtout bien amusée !

Bref, courrez faire l'acquisition de ce roman injustement méconnu, l'auteur le mérite bien. Soyez des millions, et c'est la fin du terrorisme !