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Critique de Grishko


Le dernier ouvrage de Javier Gutiérrez, Un si gentil garçon, s'appréhende comme la confession, ou plutôt l'aveu "hésitant" de la culpabilité d'un presqu'homme, Polo, dont l'immaturité et le défaut du sens des responsabilités ont longtemps contribué à l'égarer dans les méandres de la dépravation.

Qui aurait pu croire de Polo que… ?

Son histoire se déroule en Espagne où, jusqu'à la période charnière de la post-adolescence, ledit Polo se trouvait être à l'image de beaucoup d'individus de son âge. le temps était au milieu des années 1990, lui et ses proches amis Chino, Nacho et Blanca avaient formé un groupe de rock et envisageaient l'existence avec l'insouciance suffisante pour en jouir naïvement, épaulés dans leur démarche par le recours épisodique à la coke, l'ecstasy et les acides. Puis se pointa l'année 1998 et l'acte qui allait précipiter son départ vers les Etats-Unis à des fins d'études universitaires, mais – plus officiellement – qui bouleversa à jamais son équilibre moral et psychique.

Aujourd'hui, Polo n'est plus que l'ombre de lui-même. Il exerce au sein de la même banque que son père auparavant, celle-là même dont il disait qu'il ne l'intègrerait jamais. Il suit une thérapie auprès d'un psy dont le caractère peu fructueux dépend grandement de sa peur à avouer la Vérité. Il partage la vie de Gabi, une femme en tout point merveilleuse, mais dont elle-même ignore que leur histoire repose sur un secret tant effroyable que lamentable. Polo ne s'est jamais vraiment remis de ses viles actions perpétrées dans les années qui précédèrent son départ, plus précisément sa fuite en terre Américaine.
Il ignore ce que sont devenus les autres, Nacho, Chino, Garcia Campos et ces cinglés de jumeaux Dani et Alvaro – ceux par qui tout a véritablement commencé. Près de dix ans après, il se pose des questions et ne peut qu'ignorer… jusqu'à ce que le hasard le fasse à nouveau croiser la route de Blanca, la resplendissante ex-chanteuse de leur bon vieux groupe de rock, puis qu'il la suive jusqu'à l'interpeller, la saluer, et répondre à son invitation de partager quelques souvenirs autour d'un verre… jusqu'à ce que le passé resurgisse, puis que la Vérité, la vraie, la crue, la tranchante Vérité se fasse entendre.

Qui aurait pu croire de Polo que… ?

Cet ouvrage – pour reprendre les termes du prestigieux quotidien espagnol El Pais – constitue « une descente hypnotique dans les abîmes de la culpabilité et du désir. » Et même si la forme du récit n'est pas exempte de lourdeur, son côté nerveux et trash percute l'esprit comme une claque en pleine figure, un peu comme si l'univers de Bret Easton Ellis, tendance Moins que zéro, fusionnait avec celui de Larry Clark, période Kids et Ken Park.
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