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Critique de afriqueah


Premier roman d'une très jeune femme, qui a grandi aux États Unis, No home commence à la fin du XVlll siècle, au Ghana, et couvre 2 siècles à travers deux histoires parallèles, dont nous apprendrons qu elles sont liées : deux demi soeurs, qui ne se connaîtront jamais, et deux destins.
L'une maltraitée par sa mère, a grandi dans le pays Fanti , près de la mer et se marie au gouverneur anglais du fort de Cape Coast, l' autre, fille d'un chef Ashanti , dans l'intérieur des terres, est capturée et mise en esclavage comme bien d'autres et aboutit dans les caves de ce même fort, puis doit passer la « porte de non retour », sinistre porte.
Nous sommes en Afrique, là où les guerres entre deux branches d'un même peuple, les Akans, se font la guerre , prennent des prisonniers, les vendent aux Anglais ou aux Hollandais, selon le bénéfice apporté.
Puis en Amérique, où l'esclavage réel a été remplacé par une autre persécution, le Fugitive Slave Act de 1850.
L'important est ailleurs cependant .
Yaa Gyasi arrive , à travers l' histoire , la généalogie de ces deux familles, (facilitée par un arbre auquel on se réfère sans cesse, puisque chaque chapitre porte un prénom )ainsi que de leurs liens que nous seuls lecteurs connaissons, à nous faire vivre dans ces villages africains, leur parler basé sur la nature, leur humanité et leur responsabilité vis à vis de l'esclavage. Et ensuite dans cette Amérique raciste, qui évolue cependant.
C'est un roman magique, chaque personnage est décrit d une façon inoubliable, chaque époque dans les deux continents est typée, ceci sans grand effet de phrases élaborées. Une vraie écriture, une voix, pas de mélodrame ni de poésie ni d ‘intervention de l ‘auteur.

A t elle écouté ses ancêtres lui raconter l ‘histoire de sa famille? On se croirait en effet autour d'un feu écoutant les anciens, ne voulant plus faire qu ‘écouter, ravis et émerveillés, redoutant la fin de l'histoire, en regardant le feu.
Le feu qui a une importance primordiale, car celui qui embrase la forêt à la première page hantera toute la lignée. Feu et eau, symboles de l amour physique « mon mari me regardais comme si j'étais de l'eau et lui du feu, et chaque soir il fallait éteindre l'incendie. »
Feu et eau, qui se retrouvent aussi dans les dernières pages.
Chef d'oeuvre , absolu chef d'oeuvre.
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