Une flamme ardente. Une sensualité débordante. Un désir qui nous transporte tous les deux là où il n’est ni convenable ni autorisé d’aller. Et pourtant, parce que je ne suis qu’un pauvre diable qui ne comprend rien à ses sens, je me penche vers lui pour aller récupérer cette promesse cachée au fond de ses pupilles.
Sans ajouter quoi que ce soit, il passe ses bras autour de ma taille et m’attire à lui pour me presser contre son cœur. Je réponds à son appel et me laisse bercer par ces battements sourds et stables vibrant entre nous. Un point d’ancrage. Un port d’attache.
Les cœurs ont parfois besoin d’espace pour pouvoir respirer.
Pour lui, je nourris un espoir. Pour moi, je sais très bien qu’il sera mon regret.
J'ai l'impression qu'on m'arrache mon âme à coups de griffes si acérées que mon esprit se vide de son sang dans une complainte déchirante.
Entremêlés entre mes draps, enroulés dans le plaisir, j’ai l’impression de ne pas avoir assez de mains, assez de peau pour le faire mien. L’accaparer et le retenir dans ma vie aussi longtemps que je serai capable de supporter le bonheur qu’il m’inspire.
Chaque jour qui passe, j’ai l’impression de me noyer un peu plus, et chaque main qui passe à ma portée, à défaut de m’aider, ne contribue qu’à m’enfoncer la tête sous l’eau plus profondément. Cette sensation d’être le héros d’une tragédie grecque me plaît moyennement. Je n’aspire qu’à mener une existence tranquille, paisible et heureuse. Malheureusement, la Providence en a décidé autrement. À mon âge, j’ai traversé plus d’épreuves que la plupart des gens déjà à la retraite. Si certains me qualifieraient de survivant, je penserais surtout que je suis lassé de me battre contre des ennemis invisibles et intouchables. C’est comme si aucune victoire, aucun répit n’étaient possibles.
Ce n’est pas quand ils partent qu’il faut penser à eux. Les gens qu’on aime, il faut savoir le leur montrer. Et leur pardonner.
Chaque fois, c’est la roulette russe. Aimer, c’est plonger dans le vide. Donner, c’est risquer. Je ne me sens pas prêt.
C’est incroyable comme le vie distribue la maturité différemment selon les gens et leur vécu