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Critique de unetassedebonheur
Une merveille. Ceux qui me connaissent savent que je pourrais avoir tendance, quelquefois à mettre une touche d'exagération dans mes critiques. Mais ce livre ferait sans doute partie de ceux que je choisirais si je devais être seule sur une île. "En la forêt de longue attente" devrait figurer parmi les livres d'histoire incontournables, mais aussi ceux de roman d'amour, de philosophie, de politique, de stratégie... Hella Haasse, écrivain néerlandaise, a entrepris de raconter la vie de Charles d'Orléans de sa naissance à sa mort, et bien que ce livre puisse paraitre impressionnant autant par le nombre de pages que par le thème choisi, il fut passionnant à lire à plusieurs titres.
C'est d'abord un récit historique. Si vous ne situez pas tout de suite l'époque, nous sommes au XVème. Azincourt, la guerre de cent ans, Jeanne d'Arc... sont des "titres" que l'on connait tous sans trop savoir (à moins d'être historien ou cultivé) le pourquoi du comment. L'auteur raconte avec simplicité l'enchaînement de ces évènements, sans donner une place exagérée aux plus célèbres d'entre eux. La bataille D Azincourt par exemple ne remplit pas plus d'une dizaine de pages, même si elle signe pour la cavalerie la fin du rôle principal qu'elle tenait jusque là, et le début de 25 ans d'emprisonnement pour Charles d'Orléans par nos chers amis britanniques. le livre traverse donc ce siècle avec précision, sans jamais être ennuyeux ou se perdant en détails inutiles. On a l'impression d'habiter cette époque, Hella Haasse enrichissant l'histoire de toute une culture qui construit un décor sans lequel le roman serait un peu austère.
Un roman d'amour disais-je. Charles, dont l'enfance et la jeunesse ont été volées, qui sera marié une première fois à l'âge de 12 ans avec Isabelle,une jeune fille qui en avait quatre de plus, morte en couche 9 mois plus tard... Epousera ensuite Bonne d'Armagnac, dont la beauté va le combler pour si peu de temps, le destin s'acharnant sur lui pour l'emmener vivre dans les geôles anglaise pendant 25 ans, sans jamais cesser de l'aimer, fidèlement, obstinément. Sa dernière femme, Marie de Clèves qui sera peut-être plus beau rayon de soleil.
Un roman de philosophie. Ou comment Charles va exalter certaines de ses rencontres, avec une spiritualité qui l'aidera toute sa vie à accepter le rôle qu'il n'avait pas choisi, avec une droiture exemplaire, l'amenant à écrire de si beaux textes. Bien entendu, la politique et les stratégies qu'elle suscite habitent chaque passage. Les stratagèmes de séduction, de tromperies, de manigances, de mensonges, de corruption vont les uns après les autres détruire et ruiner un pays si peu uni, qu'était le France. La soif de pouvoir fut un élément qui n'appartenait pas au caractère de Charles d'Orléans, et ses rivaux ou ennemis en ont joué. Peut-être a-t-il manqué à cet homme un peu de folie. Mais on ne refera pas l'histoire...
Ce en quoi le livre est passionnant, c'est par la lumière qu'il apporte sur la vie d'un homme, sans jamais apporter de jugement ni chercher à analyser. le recours à l'arbre généalogique est très fréquent, tant la Maison Royale de Valois est complexe. Mais l'habitude que prend l'auteur dès le début du livre à appeler les hommes par leurs régions ( Bourgogne, Berry, Orléans, Anjou) et les femmes par leurs prénoms nous facilitent la compréhension de l'histoire. Vous avez désormais toutes les raisons d'entrer dans la guerre de cent ans, on l'avait presque oubliée
C'est d'abord un récit historique. Si vous ne situez pas tout de suite l'époque, nous sommes au XVème. Azincourt, la guerre de cent ans, Jeanne d'Arc... sont des "titres" que l'on connait tous sans trop savoir (à moins d'être historien ou cultivé) le pourquoi du comment. L'auteur raconte avec simplicité l'enchaînement de ces évènements, sans donner une place exagérée aux plus célèbres d'entre eux. La bataille D Azincourt par exemple ne remplit pas plus d'une dizaine de pages, même si elle signe pour la cavalerie la fin du rôle principal qu'elle tenait jusque là, et le début de 25 ans d'emprisonnement pour Charles d'Orléans par nos chers amis britanniques. le livre traverse donc ce siècle avec précision, sans jamais être ennuyeux ou se perdant en détails inutiles. On a l'impression d'habiter cette époque, Hella Haasse enrichissant l'histoire de toute une culture qui construit un décor sans lequel le roman serait un peu austère.
Un roman d'amour disais-je. Charles, dont l'enfance et la jeunesse ont été volées, qui sera marié une première fois à l'âge de 12 ans avec Isabelle,une jeune fille qui en avait quatre de plus, morte en couche 9 mois plus tard... Epousera ensuite Bonne d'Armagnac, dont la beauté va le combler pour si peu de temps, le destin s'acharnant sur lui pour l'emmener vivre dans les geôles anglaise pendant 25 ans, sans jamais cesser de l'aimer, fidèlement, obstinément. Sa dernière femme, Marie de Clèves qui sera peut-être plus beau rayon de soleil.
Un roman de philosophie. Ou comment Charles va exalter certaines de ses rencontres, avec une spiritualité qui l'aidera toute sa vie à accepter le rôle qu'il n'avait pas choisi, avec une droiture exemplaire, l'amenant à écrire de si beaux textes. Bien entendu, la politique et les stratégies qu'elle suscite habitent chaque passage. Les stratagèmes de séduction, de tromperies, de manigances, de mensonges, de corruption vont les uns après les autres détruire et ruiner un pays si peu uni, qu'était le France. La soif de pouvoir fut un élément qui n'appartenait pas au caractère de Charles d'Orléans, et ses rivaux ou ennemis en ont joué. Peut-être a-t-il manqué à cet homme un peu de folie. Mais on ne refera pas l'histoire...
Ce en quoi le livre est passionnant, c'est par la lumière qu'il apporte sur la vie d'un homme, sans jamais apporter de jugement ni chercher à analyser. le recours à l'arbre généalogique est très fréquent, tant la Maison Royale de Valois est complexe. Mais l'habitude que prend l'auteur dès le début du livre à appeler les hommes par leurs régions ( Bourgogne, Berry, Orléans, Anjou) et les femmes par leurs prénoms nous facilitent la compréhension de l'histoire. Vous avez désormais toutes les raisons d'entrer dans la guerre de cent ans, on l'avait presque oubliée
