Chékéba Hachemi est issue d'une famille de la noblesse afghane. Pourtant, à onze ans, elle suit seule le passeur qui doit lui permettre de fuir son pays en guerre pour retrouver au Pakistan une mère à peu près dépourvue de tout. Exilée en France, cette féministe dans l'âme, prendra le chemin de l'action à l'arrivée des talibans à Kaboul.
Reconnue par le commandant Massoud, elle sera diplomate en Belgique mais finira par baisser les bras devant la corruption.
L'insolente raconte ce parcours pour donner à d'autres femmes l'envie de poursuivre le combat pour l'Afghanistan.
Le livre est émouvant et drôle à la fois. L'émotion ressort à chaque chapitre et malgré l'amour que l'auteure a pour son pays, elle est sans complaisance pour ses travers. L'autodérision et l'autocritique semble essentiel aux Afghans. (Les Belges s'y retrouveront aussi.)
Chékéba Hachemi prend le recul nécessaire pour juger ses actes, sa carrière et ce pays qu'elle aime et qui l'attriste à la fois et c'est en cela que ce livre est intéressant.
C'est aussi l'occasion de jeter un regard différent sur le commandant Massoud, celui qu'il était dans ses dernières années, vers 1999, fin stratège combattant les Talibans et ouvert sur l'avenir mais habité des traditions séculaires.
Ce récit sans langue de bois fait le constat d'un échec personnel -puisque l'auteure juge sa carrière diplomatique comme tel- mais donne aussi un espoir aux femmes, leur montrant qu'elles peuvent, si elles le veulent, étudier, se former et agir pour leur pays et leur avenir.