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Citations sur Les plus beaux poèmes de la langue française (14)

Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.

Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.

(Maurice Carême)
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Je viens du midi. Les pays du nord, avec leurs ciels changeants, leur végétation puissante, leur froid, leur neige, m'ont toujours paru merveilleux, j'en rêvais enfant lorsque je ne les rencontrais que dans mes livres. Par exemple dans les poésies d'Emile Verhaeren :

Le vent

Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre,
Sur la bruyère infiniment,
Voici le vent,
Qui se déchire et se démembre
En souffles lourds, battant les bourgs,
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

(...)

Le vent rafle, le long de l'eau
Les feuilles vertes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord dans les branches
Des nids d'oiseaux ;
Le vent râpe du fer,
Et peigne au loin les avalanches,
-Rageusement- du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

(...)

Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L'avez-vous rencontré, le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d'ahan,
L'avez-vous rencontré, le vent,
Celui des peurs et des déroutes ;
L'avez-vous vu cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas
Et que, n'en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient, comme des bêtes, sous la tempête ?

Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant
Voici le vent cornant Novembre.
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Guillaume APOLLINAIRE. La cueillette

Nous vîmes au jardin fleuri pour la cueillette.
Belle, sais-tu combien de fleurs, de rose-thé,
Roses pâles d'amour qui couronnent ta tête,
S'effeuillent chaque été?

Leurs tiges vont plier au grand vent qui s'élève.
Des pétales de rose ont chu dans le chemin.
O Belle, cueille-les, puisque nos fleurs de rêve
Se faneront demain!

Mets-les dans une coupe et toutes portes closes,
Alanguis et cruels, songeant aux jours défunts,
Nous verrons l'agonie amoureuse des roses
Aux râles de parfums.

Le grand jardin est défleuri, mon égoïste,
Les papillons de jour vers d'autres fleurs ont fui,
Et seuls dorénavant viendront au jardin triste
Les papillons de nuit.

Et les fleurs vont mourir dans la chambre profane.
Nos roses tour à tour effeuillent leur douleur.
Belle, sanglote un peu ... Chaque fleur qui se fane,
C'est un amour qui meurt!
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Anna de Noailles

Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent.
La rumeur du jour vif se disperse et s'enfuit,
Et les arbres surpris de ne pas voir la nuit
Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent...

Les marronniers, sur l'air plein d'or et de lourdeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre ;
On n'ose pas marcher ni remuer l'air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs.

De lointains roulements arrivent de la ville...
La poussière qu'un peu de brise soulevait,
Quittant l'arbre mouvant et las qu'elle revêt,
Redescend doucement sur les chemins tranquilles.

Nous avons tous les jours l'habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
Et pourtant quelque chose est changé dans la vie :
Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir...
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C'est moi qui suis l'esprit de l'âtre !
Le gaz, de sa flamme bleuâtre,
Lèche plus doucement le bois;
La fumée, en filet d'albâtre,
Monte et se contourne à ma voix.

(Théophile Gautier)
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Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie

(Jacques Prévert)
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Je vous envoie un bouquet que ma main
vient de trier de ces fleurs épanies;
Qui ne les eût à ce vêpre cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.
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Tu n'as que moi pour contenir tes craintes !
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant ...
Mais dans leur nuit tout lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.

(Paul Valéry)
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Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées,
La nourriture d'un baiser

(Paul Valéry)
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Sur un banc familier, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer;
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant souvent par un baiser.

(Rosemonde Gérard)
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