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Critique de Flopense


Ce roman m'a été offert à Noël par la tante de mon compagnon, une femme pour qui j'éprouve beaucoup de sympathie. Je l'ai donc mis au-dessus de ma pile de lectures en ne m'attendant qu'à une bonne surprise au risque d'être déçue...

Au fil des pages, on découvre la psychologie touchante d'un garçon souffrant de troubles du comportement. Chacun de nous peut s'identifier, du moins en partie, au jeune Christopher.

J'ai beaucoup aimé regardé Rain Man ou plus récemment Sam, je suis Sam. Or, ni le film de Barry Levinson, ni celui de Jessie Nelson ne m'a permis de pénétrer l'esprit d'un autiste. Par contre, ce fût le cas lors de cette lecture.

Pour éviter de perdre pieds face au chaos extérieur, Christopher a édicté ses propres règles en toute conscience. Il se lance dans une enquête suite à la découverte du cadavre du caniche de sa voisine. le récit comporte de nombreuses digressions qui illustrent les préceptes qui le guident et reflètent le fonctionnement du jeune garçon. le jaune et le brun l'irritent profondément, alors que le rouge et les mathématiques le rassurent. L'adolescent de « quinze ans, trois mois et deux jours » aime aussi les nombres premiers dont il dit qu'ils ressemblent à la vie : logiques, mais il est impossible d'en trouver les règles.

Je suis moi-même passé par une pénible période de trouble-panique, faite de crises d'angoisses quotidiennes. Je me rappelle fort bien de toutes les petites choses que j'ai mis en place pour me protéger: se balader toujours dans des lieux connus, éviter la foule et les endroits clos. Mon sac ne devait jamais manqué d'une grande bouteille d'eau, de morceaux de sucre, d'huile essentielle de lavande, d'un sachet en papier pour respirer et me calmer en cas de crise, et inévitablement de l'ultime bouée de secours, les anxiolytiques. S'ancrer en soi, se recroqueviller de l'intérieur pour se protéger. Craquer et faire une crise en public car les frontières ont été franchies malgré soi. Je connais toutes ces choses... C'est sans doute pour cette raison que Christopher m'a tant touchée.

Il est important de souligner que l'auteur regrette le terme choisi par l'éditeur sur la couverture originale: Syndrome d'Asperger, une forme d'autisme. Ce n'était pas son objectif. Il rappelle sur son site internet qu'il ne s'agit pas ici de l'histoire d'un autiste, mais d'un individu souffrant de troubles comportementaux. Haddon conseille aux lecteurs en quête de comprendre le syndrome d'Asperger de lire des ouvrages écrits par des autistes car lui-même n'en sait que trop peu sur le sujet. Je vais donc ajouter la quête de ce type d'ouvrage à ma to-do liste.

Quoi qu'il en soit, ce roman est une belle leçon sur la différence. Mark Haddon nous offre une vision du monde surprenante et révélatrice. Il nous enseigne aussi le courage que certains doivent déployer pour poser des actes qui somme toute sont communs pour la plupart d'entre nous.

J'ai aussi beaucoup apprécié les raisonnements du jeune garçon. Ils frappent parfois tant ils sont criants de vérité. On se demande dés lors qui est le plus déconcertant de nous ou lui. J'ai aimé sa façon de lire la réalité, sans s'alambiquer l'esprit. Une lecture de la vie simple, codifiée et qui tombe sous le sens.

Le côté rudimentaire de la forme du discours et les illustrations auraient pu devenir lassants. Mais c'est loin d'être le cas tant le récit est vivant. Les pages filent à toute allure. Présentation simple et tendre d'un sujet difficile.
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