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Critique de BurjBabil


L'impossible retour, c'est essentiellement celui de sa mère qui, exilée espagnole, nourrit le rêve impossible de retourner s'installer avec sa famille sur les lieux de son enfance, de sa jeunesse, de son bonheur fantasmé...
Car de bonheur, il n'en est pas beaucoup question pour cette dernière dans ce livre. Cette mère semble assez épouvantable au premier abord, et c'est dans l'exploration de son histoire, de la compréhension des forces qui agissent souterrainement que notre vision de celle-ci s'adoucit quelque peu. C'est plus facile à appréhender pour son père, réfugié algérien construisant une vie modeste et digne en France, pays colonisateur mais pays ouvrant une possible voix vers un avenir meilleur, au moins pour ses enfants, dont la narratrice, Margot...
C'est surtout son histoire à lui qui est approfondie dans ce roman, avec en point d'orgue, un célèbre 17 octobre 1961...
Margot, comme son frère Thomas sont français, issus de l'immigration comme on dirait aujourd'hui comme si en France, nous n'étions pas tous un peu issus de l'immigration. A ce titre, ils vivent les mêmes espoirs, les mêmes difficultés, les mêmes affects que leurs camarades du même âge
Comment imaginer un "retour" dans une Terre qui n'est pas celle de cette famille multiculturelle, multiraciale...
Voilà, c'est un très joli roman apparemment un peu autobiographique qui nous offre une galerie de personnages assez représentatifs de cette époque et dont le moteur est ce fameux ascenseur social qui a fonctionné pour la narratrice.
Ce roman, c'est un Annie Ernaux de l'immigration qui s'adresse à nous avec beaucoup de sensibilité.
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