J'ai lu dernièrement
La Carte des Mendelssohn de
Diane Meur, qu'elle a écrit après deux années passées à Berlin et où le temps, habituellement perçu comme linéaire, prend la forme d'une sphère de ramifications en perpétuelle expansion.
Diane Meur se met en scène pour offrir au lecteur le récit de l'élaboration de son livre. Comme le hasard fait toujours bien les choses,
Cercle (oeuvre bien antérieure) traite également du temps comme espace, place Berlin au coeur d'un récit d'un auteur en train d'écrire son oeuvre... Étonnant, non?
Dans le roman de
Yannick Haenel, le temps se libère de la mort pour se tourner vers l'amour par une écoute de la langue. le temps n'est donc plus compté, mais raconté. Il se charge alors d'une profondeur extatique. le personnage, Jean Deichel, tel une
Jeanne d'Arc, entend non pas des voix mais des phrases. Elles vont bouleverser sa vie et lui donner sens. de Paris à Prague en passant par Berlin et la Pologne, Jean Deichel rejoue l'Odyssée et le grand périple du Pequod, entre sirènes envoûtantes, méduses angoissantes et baleine blanche. Cet Ulysse-Ismaël moderne, qui pourra apparaître étonnant, comique et attachant pour certains, lourd, prétentieux et insupportables pour d'autres, vivra son purgatoire et son enfer pour, peut-être, connaître, son paradis. Mais que nous l'aimions ou pas, à la lecture de
Cercle, nous sommes vivants.
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