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Critique de Sallyrose



Jan Karski est un grand résistant polonais de la seconde guerre mondiale.
Il a risqué sa vie plus d'une fois pour informer les Alliés (à Londres et aux Etats Unis) de l'existence des camps de concentration et de la volonté des nazis d'exterminer les Juifs, missionné par le gouvernement polonais en exil à Londres.
Avant de délivrer son message, il s'est rendu 2 fois dans le ghetto de Varsovie où le spectacle de personnes qui avaient déjà perdu leur humanité l'a tant bouleversé qu'il entrera presque en transe quand il le racontera à Claude Lanzmann durant le tournage de Shoah.
Son message n'a pas été entendu : trop horrible pour être cru, incompatible avec la stratégie militaire, etc.
Jan Karski en restera blessé à vif toute sa vie, non pas sur le plan personnel mais par désespérance de l'abandon auquel a été soumis le peuple polonais dans son ensemble.
Professeur de faculté aux Etats-Unis où il vit en exil, ses étudiants découvriront qui il est vraiment et le convaincrons qu'il n'est pas responsable, bien au contraire, mais qu'il est témoin et qu'il a le devoir de faire connaître son témoignage. C'est également le sens de son statut de Juste.
Le récit s'articule en 3 parties : un extrait du témoignage de Jan Karski dans Shoah, des extraits choisis de son livre et une approche fictionnelle du cheminement des pensées de Jan Karski dans les années qui ont suivi la guerre, le silence qu'il a observé jusqu'au quotidien, les nuits sans sommeil, puis la révélation qu'il avait encore un rôle à jouer.
Ces 3 angles de vue sur l'épopée de ce grand homme apportent un plongeon en plusieurs dimensions sur le sujet et m'ont laissée exténuée par la tension que cette lecture procure, nauséeuse par les faits et les enjeux, fascinée par l'implication de Jan Karski qui s'est effacé en tant qu'homme pour essayer d'en sauver des milliers voire des millions, qui de sa propre parole est devenu un catholique juif.
On ne peut que ressentir du respect devant une telle abnégation.
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