Au premier instant
J’aurais dû détaler
plutôt que de laisser fleurir
cet amour clandestin
cet amour des caves
et des prisons
un regard oblique
à la tête baissée
amour sans-papiers
affolé à l’idée
d’être démasqué
Mais je l'ai aimé au premier instant
Et le volcan réveillé
gronda et rugit
impatient d'en découdre
de lacérer mes chairs
de galoper sur ma lande
de la ravager
Un amour comme une tumeur
qui vous dévore
dans le secret la moiteur du corps
compresse la cage thoracique
jusqu’à l’étouffement
mais qui déraisonnablement
vous révèle
vous pousse à combattre
à ne pas se coucher devant le grand silence