La trilogie
Divinity était un objet scénaristique fascinant, plaçant dans un cadre classique de superhéros et de création d'une mythologie des thématiques passionnantes que sont la création (du scénariste, du
Divinity), le livre, le temps.
Eternity, qui est la suite directe, propose une prolongation et une ouverture: aux confins de l'univers,
L Observateur gardien de l'équilibre du temps a été assassiné. L'univers court à sa perte. Dans le même temps l'enfant de
Divinity et Myshka a été enlevé, obligeant le couple divin à se lancer à sa poursuite, découvrant des mondes colorés aux lois nouvelles, aux gardiens les questionnant sur leur rôle et leurs pouvoirs infinis. Si
Divinity abordait la question du temps et des réalités, dans
Eternity les auteurs se font plaisir à développer des mondes fantasmagoriques permettant une liberté créative totale (avec quelques idées un peu old school tout de même...), tout en restant au service d'une idée maîtresse exigeante. Il achève la réflexion lancée précédemment, sur la création (l'enfant, déjà), sur la liberté de l'individu dans un univers codifié et réglementé (l'observateur) et sur le rôle de la lecture dans l'imaginaire d'Abram, le héros divin, sage, que seul sa conscience et son imagination (son enfance passée dans les livres de science fiction comme écho au scénariste
Matt Kindt) permettent d'orienter sur un chemin vertueux ou mortel.
Eternity est un magnifique album one-shot, introduit par un superbe prologue de
Renato Guedes (vu sur X-O Manowar #2) permettant de se dispenser de la lecture de
Divinity, puis dessiné par l'excellent et très organique
Trevor Hairsine. Un ouvrage à part, intelligent qui fait s'interroger sur l'idée de création artistique.
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