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EAN : 9782375781364
124 pages
Bliss comics Editions (05/10/2018)
3.83/5   6 notes
Résumé :
AU-DELÀ DU RÉEL… L’ÉTERNITÉ !

Au-delà des frontières de notre réalité et des limites de l’esprit humain… Un univers peuplé d’êtres incroyablement puissants et de civilisations avancées s’est développé parallèlement au nôtre. Qu’est-ce qui nous lie à cet étrange plan d’existence ? Et pourquoi ses majestueux habitants veulent-ils le fils d’Abram Adams, celui qu’on appelle Divinity ? Pour le savoir, Abram et sa camarade Myshka doivent entrer dans le roya... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à la trilogie Divinity des mêmes auteurs qu'il vaut mieux avoir lue avant. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Matt Kindt, dessinés par Trevor Hairsine, encrés par Ryan Winn et mis en couleurs par David Baron. Les couvertures ont été réalisées par Jelena Kevic Djurdjevic, soit la même équipe créative que pour Divinity I, II et III.

Dans le parc national d'Ugra en Russie, dans une belle maison en bois, un jeune enfant progresse à quatre pattes dans le salon, vers son père qui tient dans sa main un cube avec la lettre D. L'enfant prononce son premier mot : Da, en cohérence avec la lettre. La mère exprime sa fierté dans son fils et leur demande de passer à table. Puis les parents (Valentina Volkov & Abram Adams) couchent leur fils. Dans une autre dimension, L Observateur rend son dernier soupir sur les marches d'un imposant édifice, en articulant : Tempus est, temps absoluta. L'individu qui l'accompagnait descend les marches avec précipitation pour aller annoncer sa mort. Il avertit le docteur Tear qui commente que L Observateur connaissait son destin et avait raison. Il indique que Grim-1 va aller annoncer la nouvelle aux Frères de la Bombe. Ces derniers prennent la nouvelle très au sérieux, conscients de la rupture de l'équilibre qui existait et des catastrophes qui s'annoncent. Sur Terre, dans une zone isolée de l'Australie, David Camp assiste à l'arrivée des Frères de la Bombe, à l'endroit même où s'était autrefois posé Abram Adams sous sa forme de Divinity. C'est un signe.

David Camp sort de l'abri (l'ancienne capsule spatiale d'Abram Adams) dans lequel il était en train d'écrire l'évangile de Divinity, pour accueillir les Frères. Il répond à leur question, en leur indiquant que Divinity se trouve en Russie. À son réveil, Abram Adams constate que son fils n'est plus dans son lit à barreau. Il réveille immédiatement sa compagne Myshka. Elle lui intime de le retrouver sur le champ. Il utilise ses sens divins pour sonder l'univers et il n'en trouve nulle trace. Mais il a capté que David Camp sait. Myshka et lui se rendent en Australie et interroge Camp qui leur parle des Frères de la Bombe. Ils n'en ont cure, et se dirigent immédiatement vers le lieu dont Abram Adams a saisi la localisation dans l'esprit de David Camp. Là-bas, devant un autel, une créature brandit le jeune enfant en évoquant un sacrifice à venir. La cérémonie est interrompue par un barbare avec un jetpack, répondant au nom de Krakor.

Comme son nom l'indique, le lecteur était en droit de supposer que la trilogie Divinity se suffisait à elle-même et qu'il n'y avait pas lieu d'avoir une sorte de prolongement, quand bien même il aurait s'agit d'u épilogue. Néanmoins cette suite était annoncée à la fin du tome 3, et elle est réalisée par les mêmes créateurs. Aussi, s'il a apprécié la trilogie, le lecteur a toutes les raisons de leur accorder sa confiance et de revenir pour la quatrième partie de la trilogie. Au départ, il se dit que Matt Kindt ne s'est pas foulé pour son intrigue : les 2 Divinity ont conçu un enfant qu'ils élèvent dans une cellule familiale des plus classiques, Hairsine & Winn montrent une maison en bois à l'écart de tout, avec un ameublement simple, 2 individus au corps parfait s'occupant de leur enfant en bas âge avec amour. Ce n'est pas réductible à un cliché prêt à l'emploi, mais il s'en faut de peu. Les 2 êtres les plus puissants de la planète se sont rangés des voitures et coulent des jours heureux que rien ne serait venir troubler.

Dans le même temps, Matt Kindt présente des extraterrestres aux coutumes incompréhensibles, craignant la fin de leur civilisation parce que L Observateur est mort. Hairsine & Winn montrent un environnement très bizarre avec un escalier interminable menant à une terrasse sur un bâtiment tout en hauteur, sans fonction très claire, reposant sur une énorme plateforme transpercée par des doigts de géant. David Baron s'éclate avec des couleurs rose, violette et verte, pour des compositions doucement psychédéliques, rappelant vaguement celles de l'endroit où Adams puis Volkov ont reçu leurs pouvoirs, puis vomi. Les extraterrestres ont bien sûr des silhouettes anthropoïdes, un peu étirées, avec des visages déformés, mais des entités humanoïdes finalement très classiques pour une science-fiction prête à l'emploi. le pompon arrive avec l'espèce d'homme des cavernes muni d'un jetpack. Les artistes ont beau représenter la scène au premier degré, il flotte un parfum de science-fiction surannée et bon marché, rendant le lecteur peu enclin à s'investir émotionnellement dans les personnages, ou à prendre l'intrigue au sérieux.

Le récit gagne un peu en intérêt quand Myshka & Adams se retrouvent face à Ragad, le premier gardien qui répare en continu un barrage qui menace de céder à chaque instant. le dialogue qui s'engage ne prend pas du tout la direction prévue, à l'opposé d'un premier affrontement physique qui préfigurerait une série à venir avec des adversaires toujours plus puissants. Les dessins manquent un peu d'inventivité. Les déplacements de Ragad mettent bien en avant sa force physique et son implication à accomplir sa tâche, mais les arrière-plans restent les parents pauvres de la narration, ne permettant pas au lecteur de se projeter dans cet environnement. Les 2 parents se retrouvent donc facilement face au deuxième gardien, et à nouveau Matt Kindt surprend le lecteur en évitant les clichés de la trame classique d'une quête. Trevor Hairsine et Ryan Winn conçoivent un environnement urbain plus étoffé, vaguement arabisant, mais sans tomber dans les Mille et Une nuits à la sauce Disney. La scène suivante revient à la plateforme gigantesque et aux extraterrestres. Elle acquiert une saveur quasi métaphorique grâce à la mise en couleurs très colorée de David Baron, et par la découverte de la forme globale de la construction, pour le coup, inattendue.

L'intérêt du lecteur commence à s'éveiller un peu. Mais le scénario retombe dans une trame usée, avec la découverte de la faction rebelle peu encline à accepter les 2 parents dont l'objectif ne s'inscrit pas les leurs. C'est alors parti pour une première bataille, prenant rapidement de l'ampleur avec l'arrivée des forces armées de l'autre faction. Contre toute attente, le récit prend à nouveau une tournure surprenante. Elle déconcerte dans un premier temps parce qu'elle établit un lien avec le caractère et l'histoire personnelle d'Abram Adams, tels que le lecteur a pu les découvrir dans la trilogie Divinity. de la même manière les dessins établissent un lien avec les épisodes passés, en particulier dans la description des rues de Moscou. Par la suite, le lecteur peut apprécier à quel point la partie graphique est en phase avec l'intrigue, comme si le tout avait été réalisé par un unique auteur. Les camaïeux de rose & violet prennent du sens par rapport à la situation des personnages, et la prison originale dans laquelle ils se retrouvent. Les cases perdent leur arrière-plan pendant plusieurs séquences, en cohérence également avec la situation des personnages. À l'opposé d'une astuce pour que les artistes puissent s'économiser, cette mise en scène souligne la nature de l'affrontement qui se déroule, une confrontation de concepts sur un plan spirituel. Hairsine et Winn renouent avec l'utilisation métaphorique des affrontements physiques spectaculaires de superhéros à grand coup de superpouvoirs pyrotechniques. Ils redeviennent la manifestation du conflit de valeurs morales et intellectuelles des opposants, engagés de tout leur être dans un conflit qui met en péril leur essence, et pas simplement leur intégrité physique.

Totalement absorbé par l'affrontement, le lecteur ne prête plus attention à la technique des narrateurs, alors même que Trevor Hairsine reprend son utilisation de cases de la largeur de la page, avec des informations visuelles dans toute leur largeur. Il déploie sa science de la mise en scène pour la mettre au service de la narration, proposant des pages variées, imprimant à la lecture, un rythme régulier et entraînant. Les postures d'Abram Adams gagnent en emphase pour faire apparaître sa dignité et sa détermination, son engagement d'aller jusqu'au bout pour récupérer son fils. Dans le même temps, Matt Kindt reprend la thématique qui courrait dans les 3 tomes de la trilogie Divinity, une façon d'envisager la vie essentiellement incarnée et mise en pratique par Abram Adams. Déjà dans les tomes 2 et 3, il avait utilisé les conventions des récits de superhéros pour mettre en avant des alternatives au règlement des conflits par la force physique, avec une certaine roublardise, mais aussi une franchise attestant d'une honnêteté intellectuelle certaine. Il recommence dans ce dernier tome en se montrant encore plus explicite. Abram Adams évoque une nouvelle de science-fiction qui l'a beaucoup marqué dans sa jeunesse, d'un certain P.K. Verve, auteur fictif déjà référencé par Matt Kindt dans Revolver (2011). La morale de cette nouvelle ne laisse aucun doute quant à son impact sur Abram Adams, mais aussi sur les convictions profondes de Matt Kindt. Elles connaissent un prolongement dans le dernier épisode quand Abram Adams s'adresse à David Camp pour lui montrer le champ des possibles. S'il reste encore un doute dans l'esprit du lecteur, il est levé avec une page incorporant des dessins à l'état de crayonné dans la trame narrative.

Alors même qu'il était en droit de craindre que les auteurs tirassent sur la corde pour faire fructifier le succès de la trilogie Divinity, le lecteur voit ses appréhensions confirmées dans un premier temps, avec un récit de science-fiction très dérivatif et manquant d'inventivité. Mais passée la première moitié du récit, il en découvre toute la richesse, et la sensibilité du propos, s'élevant avec grâce au-dessus des simples affrontements physiques pour proposer une façon de voir la vie enrichissante et constructive.
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La trilogie Divinity était un objet scénaristique fascinant, plaçant dans un cadre classique de superhéros et de création d'une mythologie des thématiques passionnantes que sont la création (du scénariste, du Divinity), le livre, le temps. Eternity, qui est la suite directe, propose une prolongation et une ouverture: aux confins de l'univers, L Observateur gardien de l'équilibre du temps a été assassiné. L'univers court à sa perte. Dans le même temps l'enfant de Divinity et Myshka a été enlevé, obligeant le couple divin à se lancer à sa poursuite, découvrant des mondes colorés aux lois nouvelles, aux gardiens les questionnant sur leur rôle et leurs pouvoirs infinis. Si Divinity abordait la question du temps et des réalités, dans Eternity les auteurs se font plaisir à développer des mondes fantasmagoriques permettant une liberté créative totale (avec quelques idées un peu old school tout de même...), tout en restant au service d'une idée maîtresse exigeante. Il achève la réflexion lancée précédemment, sur la création (l'enfant, déjà), sur la liberté de l'individu dans un univers codifié et réglementé (l'observateur) et sur le rôle de la lecture dans l'imaginaire d'Abram, le héros divin, sage, que seul sa conscience et son imagination (son enfance passée dans les livres de science fiction comme écho au scénariste Matt Kindt) permettent d'orienter sur un chemin vertueux ou mortel.

Eternity est un magnifique album one-shot, introduit par un superbe prologue de Renato Guedes (vu sur X-O  Manowar #2) permettant de se dispenser de la lecture de Divinity, puis dessiné par l'excellent et très organique Trevor Hairsine. Un ouvrage à part, intelligent qui fait s'interroger sur l'idée de création artistique.

Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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L'histoire se passe après les 3 tomes de Divinity (également disponibles en intégrale chez Bliss).
N'ayant pas lu Divinity, je n'avais pas tous les tenants et aboutissants pour bien débuter l'oeuvre.
Bliss a toutefois intégré un Divinity #0 avant les 4 épisodes de Eternity pour permettre à ceux dans mon cas de raccrocher un peu les wagons.

Nous suivons les personnages de Abrams et Myshka qui suite à leur voyage dans l'espace dans Divinity ont obtenus des pouvoirs divins.

Aujourd'hui, les deux tourtereaux vivent paisiblement en Russie où ils ont eu un fils.
Alors que le bébé est encore tout jeune, il est enlevé pendant la nuit.
Pour comprendre les motivations des kidnappeurs, les parents vont devoir se rendre dans un monde au delà de notre réalité où ils rencontreront des civilisations avancées et extrêmement puissantes.

Un très bon récit SF dont le principal défaut est que l'univers aurait mérité d'être développé plus longuement.

N'ayant jamais lu les Divinity, je me laisserais tenter avec plaisir.
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Vidéo de Trevor Hairsine
Comic Con France 2011: L'interview de Trevor Hairsine
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