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Critique de thedoc
« Notre part d'ombre » explore de manière très directe la part sombre de nos vies, celle que l'on cache à ses amis, ses proches voire sa famille.
Nessa et Tanya, le temps d'un week-end, doivent rejoindre leur mère Lorraine à Arlington pour vider leur maison d'enfance que Lorraine a décidé de quitter. En effet, cette dernière et son mari Jesse ont décidé de déménager dans le New Hampshire. Pour les deux soeurs, c'est l'occasion de se retrouver un peu, elles qui ont pris des chemins différents. Nessa, l'aînée de 30 ans, est secrétaire médicale et vient d'entamer une relation avec un patient de sa patronne psychologue. Pas vraiment satisfaite de sa vie qui n'a pas vraiment été marquée d'un quelconque succès, manquant de confiance en elle, émotive, Nessa est très différente de sa petite soeur Tanya. Cette dernière, 28 ans, est désormais avocate. Après de brillantes études, elle travaille dans un cabinet à New York, est mariée au gentil Eithan. Elle vient de découvrir qu'elle est enceinte et ne sait pas comment annoncer cela à sa mère et à sa soeur. Lors de la première nuit dans la maison, les deux soeurs s'aperçoivent que leur mère est victime de violences de la part de son mari Jesse.
Navigant entre passé et présent, le lecteur découvre au fil du récit la vie de ces trois femmes dont l'histoire intime est marquée par la violence.
Violences de l'enfance marquée par des parents qui se séparent, un père absent et un sentiment d'abandon qui auront un impact sur les relations futures avec les hommes. Une enfance dont on veut sortir coûte que coûte à l'adolescence, tellement, que l'on est prête à prendre tous les risques sans en mesurer les conséquences. Alors que leur corps change, Nessa et Tanya comprennent qu'il est un atout sur les hommes. Un moyen de se faire aimer et peut-être, de dominer enfin.
Lorraine, elle aussi, a ce besoin d'amour. C'est cela qu'elle recherche auprès de Jesse : qu'on la considère, qu'on l'aime et qu'on la chérisse. Au point que les risques, elle aussi ne les voit pas. Elle pardonne et elle espère, jusqu'au point de non retour.
« Notre part d'ombre » est une plongée dans un roman féminin d'une incroyable intimité et dureté. Autour des trois femmes, les hommes gentils demeurent falots alors que les plus terribles, Jesse mais aussi le mystérieux Dan, ont une emprise incroyable tant physique que psychologique. En fait, la gentillesse, on n'y croit plus… L'auteure ne nous épargne pas dans les descriptions des scènes, violentes ou intimes. Lorraine, Nessa et Tanya ne sont pas idéalisées, bien au contraire. C'est toute leur complexité qui en fait des personnages qui nous happent, leurs trajectoires si différentes dans la vie alors qu'elles sont unies par un secret bien scellé. L'histoire avec leur mère est finalement brève : il s'agissait de donner le coup de projecteur sur la situation de cette dernière. Les violences conjugales, malheureusement devenues trop « banales », sont ici traitées de manière réaliste : le lien complexe qui s'instaure entre la victime et son bourreau, l'effet d'emprise et de manipulation. La réaction des filles ensuite est révélatrice des tempéraments de chacune et surtout, de leurs traumas.
Pour ce premier roman, Hanna Halperin a su dresser un profil psychologique pour chacun de ses personnages extrêmement fort et un récit au ton brutal et vrai.
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture, juste boxé par une histoire que l'on retrouve régulièrement dans les journaux sans en mesurer l'horreur.
Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce livre.
Nessa et Tanya, le temps d'un week-end, doivent rejoindre leur mère Lorraine à Arlington pour vider leur maison d'enfance que Lorraine a décidé de quitter. En effet, cette dernière et son mari Jesse ont décidé de déménager dans le New Hampshire. Pour les deux soeurs, c'est l'occasion de se retrouver un peu, elles qui ont pris des chemins différents. Nessa, l'aînée de 30 ans, est secrétaire médicale et vient d'entamer une relation avec un patient de sa patronne psychologue. Pas vraiment satisfaite de sa vie qui n'a pas vraiment été marquée d'un quelconque succès, manquant de confiance en elle, émotive, Nessa est très différente de sa petite soeur Tanya. Cette dernière, 28 ans, est désormais avocate. Après de brillantes études, elle travaille dans un cabinet à New York, est mariée au gentil Eithan. Elle vient de découvrir qu'elle est enceinte et ne sait pas comment annoncer cela à sa mère et à sa soeur. Lors de la première nuit dans la maison, les deux soeurs s'aperçoivent que leur mère est victime de violences de la part de son mari Jesse.
Navigant entre passé et présent, le lecteur découvre au fil du récit la vie de ces trois femmes dont l'histoire intime est marquée par la violence.
Violences de l'enfance marquée par des parents qui se séparent, un père absent et un sentiment d'abandon qui auront un impact sur les relations futures avec les hommes. Une enfance dont on veut sortir coûte que coûte à l'adolescence, tellement, que l'on est prête à prendre tous les risques sans en mesurer les conséquences. Alors que leur corps change, Nessa et Tanya comprennent qu'il est un atout sur les hommes. Un moyen de se faire aimer et peut-être, de dominer enfin.
Lorraine, elle aussi, a ce besoin d'amour. C'est cela qu'elle recherche auprès de Jesse : qu'on la considère, qu'on l'aime et qu'on la chérisse. Au point que les risques, elle aussi ne les voit pas. Elle pardonne et elle espère, jusqu'au point de non retour.
« Notre part d'ombre » est une plongée dans un roman féminin d'une incroyable intimité et dureté. Autour des trois femmes, les hommes gentils demeurent falots alors que les plus terribles, Jesse mais aussi le mystérieux Dan, ont une emprise incroyable tant physique que psychologique. En fait, la gentillesse, on n'y croit plus… L'auteure ne nous épargne pas dans les descriptions des scènes, violentes ou intimes. Lorraine, Nessa et Tanya ne sont pas idéalisées, bien au contraire. C'est toute leur complexité qui en fait des personnages qui nous happent, leurs trajectoires si différentes dans la vie alors qu'elles sont unies par un secret bien scellé. L'histoire avec leur mère est finalement brève : il s'agissait de donner le coup de projecteur sur la situation de cette dernière. Les violences conjugales, malheureusement devenues trop « banales », sont ici traitées de manière réaliste : le lien complexe qui s'instaure entre la victime et son bourreau, l'effet d'emprise et de manipulation. La réaction des filles ensuite est révélatrice des tempéraments de chacune et surtout, de leurs traumas.
Pour ce premier roman, Hanna Halperin a su dresser un profil psychologique pour chacun de ses personnages extrêmement fort et un récit au ton brutal et vrai.
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture, juste boxé par une histoire que l'on retrouve régulièrement dans les journaux sans en mesurer l'horreur.
Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce livre.
