Notre part d'ombre

Je tiens tout d'abord à remercier les Editions Buchet Chastel et , bien entendu toute l'équipe de Babelio qui m'ont adressé ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée et permis de le découvrir avant même sa sortie ( imminente) en librairie .
Bon .Comment dire ? Ben , le début me fut un peu laborieux , je dois bien l'avouer .Le style un peu rude , un peu "sec" ? Peut-être . le rythme lent ? Sans doute . L'impression de ne pas voir l'histoire se mettre en place rapidement , de tourner " autour du pot ? "Oui , c'est ça .L'impression de rentrer mollement dans un récit qui , s'il ne s'accélère pas risque de faire " un flop " ? L'idée m'a traversé l'esprit , l'espace d'un instant .
Pourtant , il est confortable à lire cet ouvrage avec une écriture aérée , une couverture énigmatique , une quatrième alléchante .....
On ne va tout de même pas commencer l'année par un abandon ?Et si ça venait de moi ? La fête est finie , mais peut être une bulle de champagne restée coincée ? Oui , c'est ça , j'ai trouvé ."Bon Dieu , mais c'est bien sûr" , comme aurait dit un certain commissaire que les moins de ....quarante ans ( au moins ) ne peuvent pas connaître .
Petit à petit , l'histoire s'empare de moi comme les sables mouvants de la baie du Mont Saint Michel ....Comme quoi ...
Le sujet concerne les violences conjugales , sujet dont , hélas , on parle assez souvent mais que Lorraine , elle , comme beaucoup de victimes , préfère passer sous silence ;Aussi , lorsque ses deux filles , Tanya et Nessa viennent lui rendre visite un week-end , il leur faut bien se rendre à l'évidence , leur mère subit les assauts de son second conjoint , Jesse , et s'enferme dans le deni .
Je comprends alors mieux le côté " lent " du démarrage : il ne devait pas y avoir d'histoire , du moins pas celle - ci .Non , si histoire il devait y avoir , ce devait plutôt être entre les deux soeurs qui aprés avoir vécu une enfance complice , unie , aprés avoir vécu l'une pour l'autre , l'une avec l'autre , aprés avoir tout partagé ont vu leurs chemins s'éloigner , se séparer .Bien entendu , on verra ce parcours incroyable , ces évènements terribles qui viendront perturber la bonne entente et , je vous l'assure , c'est quelque chose d'humainement lourd .
Et si cette prise de conscience de la détresse maternelle les bouleverse ( c'est la moindre des choses ) les deux soeurs ne pourraient -elles pas s'en servir pour chasser leurs démons et retrouver pour elles mêmes quelques lueurs d'espoir ?
Ces trois femmes constituent un solide trépied , une base indestructible à l'histoire qui , au fil des pages , devient un combat titanesque et devra bien trouver une issue .On s'en doute , parler des violences faites aux femmes ne s'improvise pas .Il semblerait que l'auteure connaisse parfaitement son sujet , et s'il ne faut pas s'attendre à un excés pathos de circonstance , elle sait trés bien que l'action ne se situe pas dans le si bien nommé " monde des bisounours "et qu'il ne faut pas attendre un dénouement " feel -good " mais peut -être un pas vers .... oui , vers quoi ?
Mon commentaire avait débuté par des doutes , il se termine par des certitudes comme en témoigne la note attribuée . Pour difficile qu'il soit , le thême a été traité par l'autrice avec une certaine retenue mais sans concession . Ni pour l'auteur des faits , ni pour Lorraine , ni même pour l'entourage .Tout le monde va se montrer obligatoirement concerné , même nous , et surtout nous , lecteurs et lectrices .
Un bon livre , un livre qui ne prête toutefois pas vraiment à la plaisanterie , ce sera pour une autre fois .On se rattrapera , l'année ne fait que commencer ! A bientôt .....

Premier roman de l'auteure, et je l'ai trouvé réussi.

Pourtant, au départ, je n'étais que moyennement enthousiaste. Je me disais que c'était encore un de ces romans américains mettant en scène les failles d'une famille, et laissant deviner un événement traumatique, alternant comme souvent passé et présent. Je venais d'en lire un autre du même style , qui m'avait déplu. Et puis, je me suis intéressée de plus en plus aux personnages, qui ne m'attiraient pas , au début de l'histoire.

Trois femmes sont ici au coeur du livre: Lorraine, la mère, dépendante affectivement de son second mari, Jesse, manipulateur et dangereux. Nessa et Tanya, ses filles, ne vivant plus avec elle depuis qu'elles ont pris leur indépendance. Elles vont , lors d'un week-end, découvrir avec horreur que leur mère subit des violences conjugales.

L'auteure a été conseillère pour ce type de violence, et cela se sent , car elle décrit avec beaucoup de justesse le lien complexe de la victime et de son bourreau. Mais ce que j'ai préféré dans ce roman, c'est l'analyse fine qui est faite de l'évolution des deux filles, chacune avec ses ressources, son tempérament. Un fait horrible les avait séparées, les problèmes maternels vont les confronter à leur propre fragilité et permettre leur rapprochement.

La dernière partie est fort poignante, tant de douleur, de colère, de honte. Mais aussi d'espoir de renouveau... Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour cet envoi! J'ai vu qu'Hanna Halperin avait sorti un deuxième roman, j'attends avec impatience qu'il soit publié en France, en avril 2023, je crois. Auteure à suivre, assurément.

Nessa et Tanya , deux soeurs très proches se sont éloignées en devenant adultes. Elles se retrouvent chez leur mère Lorraine pour l'aider à déménager .Celle-ci est remariée à Jesse après son divorce.
Les deux soeurs s'aperçoivent pendant leur séjour que leur mère est victime de violences conjugales . Quand les filles essaient d'en parler Lorraine nie , minimise pour protéger son mari. Tanya ,étant avocate ,veut persuader sa mère que l'affaire est grave,que Jesse recommencera et qu'il faut engager une procédure d'éloignement Jesse est très convaincant et Lorraine est totalement sous l' emprise de son mari qui lui fait des promesses qu'elle a envie de croire. Ses filles sont donc impuissantes à la raisonner et à la sauver .
Ce roman m'a permis de mieux comprendre le processus mental de la femme battue et manipulée qui ne portera jamais plainte et restera avec son tortionnaire car elle l'aime toujours et a envie de croire en ses promesses.
C'est un roman très intéressant sur ce sujet sensible et d'actualité.
Livre lu dans le cadre de la masse critique Babelio. je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio
de m'avoir permis de lire ce roman .

« Notre part d'ombre » explore de manière très directe la part sombre de nos vies, celle que l'on cache à ses amis, ses proches voire sa famille.

Nessa et Tanya, le temps d'un week-end, doivent rejoindre leur mère Lorraine à Arlington pour vider leur maison d'enfance que Lorraine a décidé de quitter. En effet, cette dernière et son mari Jesse ont décidé de déménager dans le New Hampshire. Pour les deux soeurs, c'est l'occasion de se retrouver un peu, elles qui ont pris des chemins différents. Nessa, l'aînée de 30 ans, est secrétaire médicale et vient d'entamer une relation avec un patient de sa patronne psychologue. Pas vraiment satisfaite de sa vie qui n'a pas vraiment été marquée d'un quelconque succès, manquant de confiance en elle, émotive, Nessa est très différente de sa petite soeur Tanya. Cette dernière, 28 ans, est désormais avocate. Après de brillantes études, elle travaille dans un cabinet à New York, est mariée au gentil Eithan. Elle vient de découvrir qu'elle est enceinte et ne sait pas comment annoncer cela à sa mère et à sa soeur. Lors de la première nuit dans la maison, les deux soeurs s'aperçoivent que leur mère est victime de violences de la part de son mari Jesse.

Navigant entre passé et présent, le lecteur découvre au fil du récit la vie de ces trois femmes dont l'histoire intime est marquée par la violence.
Violences de l'enfance marquée par des parents qui se séparent, un père absent et un sentiment d'abandon qui auront un impact sur les relations futures avec les hommes. Une enfance dont on veut sortir coûte que coûte à l'adolescence, tellement, que l'on est prête à prendre tous les risques sans en mesurer les conséquences. Alors que leur corps change, Nessa et Tanya comprennent qu'il est un atout sur les hommes. Un moyen de se faire aimer et peut-être, de dominer enfin.
Lorraine, elle aussi, a ce besoin d'amour. C'est cela qu'elle recherche auprès de Jesse : qu'on la considère, qu'on l'aime et qu'on la chérisse. Au point que les risques, elle aussi ne les voit pas. Elle pardonne et elle espère, jusqu'au point de non retour.
« Notre part d'ombre » est une plongée dans un roman féminin d'une incroyable intimité et dureté. Autour des trois femmes, les hommes gentils demeurent falots alors que les plus terribles, Jesse mais aussi le mystérieux Dan, ont une emprise incroyable tant physique que psychologique. En fait, la gentillesse, on n'y croit plus… L'auteure ne nous épargne pas dans les descriptions des scènes, violentes ou intimes. Lorraine, Nessa et Tanya ne sont pas idéalisées, bien au contraire. C'est toute leur complexité qui en fait des personnages qui nous happent, leurs trajectoires si différentes dans la vie alors qu'elles sont unies par un secret bien scellé. L'histoire avec leur mère est finalement brève : il s'agissait de donner le coup de projecteur sur la situation de cette dernière. Les violences conjugales, malheureusement devenues trop « banales », sont ici traitées de manière réaliste : le lien complexe qui s'instaure entre la victime et son bourreau, l'effet d'emprise et de manipulation. La réaction des filles ensuite est révélatrice des tempéraments de chacune et surtout, de leurs traumas.
Pour ce premier roman, Hanna Halperin a su dresser un profil psychologique pour chacun de ses personnages extrêmement fort et un récit au ton brutal et vrai.
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture, juste boxé par une histoire que l'on retrouve régulièrement dans les journaux sans en mesurer l'horreur.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce livre.

Nessa et Tanya, revenues dans la maison de leur enfance pour aider leur mère à déménager, sont brutalement confrontées aux violences conjugales que celle-ci subit de la part de son compagnon et qu'elles n'avaient pas soupçonnées. Tanya, avocate, essaie de la convaincre de le quitter et d'entamer une procédure judiciaire mais cette situation fait aussi remonter les divergences et le caractère profondément différent des 2 soeurs, les renvoyant à leur passé commun et à un événement dramatique qui les a soudainement séparées.

Je suis assez perplexe face à ce roman qui avait pourtant tout pour me plaire : une histoire de famille, une pointe de suspens face à ces événements du passé dévoilés petit à petit par l'auteure et une réflexion sur les violences conjugales et de manière plus générale celles faites aux femmes. Ma lecture a assez mal commencé car j'ai trouvé le début terriblement lent et je me suis vraiment ennuyée. J'avais l'impression d'avoir déjà lu tout ça mille fois, deux soeurs que tout oppose, un retour à la maison familiale rappelant l'enfance et ses traumatismes et enfin les violences dont la mère va être victime et que le lecteur voit venir de très loin. le style m'a paru vraiment très plat, sans recherche et sans originalité et ne m'a pas aidée à entrer dans le roman. J'ai d'ailleurs eu du mal à m'attacher à ces deux soeurs qui ne prennent pas vraiment vie sous nos yeux et dont les personnages m'ont paru assez caricaturaux, comme si aucune évolution n'était possible pour elles (Nessa, l'aînée, complexée et peu sure d'elle, spécialiste des relations malsaines et Tanya, la cadette, celle qui a réussi dans la vie et a rencontré un homme qui l'aime).

Heureusement le roman prend un peu d'épaisseur dans la description de l'emprise que Jesse exerce sur la mère des deux filles et dans le récit des événements passés qui ont mis brutalement fin à l'enfance de Tanya et Nessa, une autre forme de violence faite aux femmes. Ces chapitres m'ont paru beaucoup plus passionnants, les événements s'enchaînent à grande vitesse et le roman devient difficile à lâcher. L'auteure a su trouver un ton très juste, sans pathos ni détails superflus et on croit vraiment à cette partie du récit, ces 2 gamines jouant aux grandes et qui vont apprendre à leurs dépens que malheureusement les hommes sont parfois sans pitié, et cette mère de famille quittée par son mari, vivant dans la quête perpétuelle d'un nouveau compagnon avec qui reconstruire sa vie et maintenant incapable de quitter celui qui la bat et la menace. Hélas la tension retombe à nouveau dans le dernier tiers du roman que j'ai trouvé inutilement bavard, ne nous apprenant pas grand chose de plus sur les soeurs et leur famille et figeant les personnages dans leur rôles respectifs comme si elles étaient incapables de toute évolution.

Au final une lecture très mitigée : il faut reconnaître à l'auteure de livrer un récit sobre, sans pathos et réaliste sur l'emprise et la violence mais c'est aussi un roman que j'ai trouvé très terne, manquant de souffle et d'imagination et qui ne m'a pas passionnée. Rencontre un peu ratée pour moi, je remercie malgré tout Babelio et les éditions Buchet Chastel pour la Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir ce livre.