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Critique de RAPHIKI


Si le coeur du bouquin a très vite fait d'annoncer la couleur et de vous déstabiliser, il en est de même pour l'illustration retenue en première de couverture, à savoir la représentation d'une petite poupée de chiffons d'enfant qui semble avoir été abandonnée là dans un coin de chambre, toute tristounette, dans un atmosphère sombre et secrète… Sans doute le seul témoin des atrocités et sévices endurés par son propriétaire, premier glaçage de sang.

Une Véritable Chasse à l'Homme ! 

Le décor est planté, une ambiance malsaine vous prend à la gorge dès les premières pages, vous délivrant brutalement cette fresque carnassière quasi démoniaque : Une mutilation grande nature offerte à la vue de tous tel un avertissement lancé aux prédateurs sexuels peu scrupuleux.

Personnellement je ne me souviens pas avoir réussi à déglutir avant l'arrivée des services de police sur les lieux du carnage, une adaptation cinématographique ne serait pas mieux parvenue à me nouer l'estomac et à me rendre nauséeuse.

Je le rappelle à ce stade de l'avis, ce livre n'est ni un brûlot ni une apologie faite au gore, l'horreur de la scène est simplement à la hauteur des souffrances étouffées et contenues de centaines d'êtres abusés, par un système politique les ayant dénigré.

De prime abord, on se laisserait tenter par se retour en arrière primitif, cette révolution de santé publique presque.

En référence au résumé, on nous parle d'une victime partant en campagne, plutôt sanguinaire, mais il s'agit bien de cela, les troupes sont galvanisées, on cherche à sensibiliser par tous les moyens, aussi odieux soient-ils, les pouvoirs publics étrangers… Une campagne de Terreur ??
Une Chasse à l'homme pédophile, rien de plus, un soulèvement de haine gigantesque, d'impunité totale à l'encontre de bourreaux souvent méconnus, mal appréhendés.

Difficile ici de ne pas faire transparaître son opinion, ce que parviennent admirablement à exécuter la Team HAMMER… « MORTE LA BETE » nous ramène à certains égards à une vengeance trop facile…
En effet comment ne pas se transformer nous même en monstruosité de la nature lorsque l'innocence et la pureté même de nos bambins ont été souillées et piétinées ?

Le lecteur est happé par la cruauté de cette vendetta, dégoûté par cette violence lâche faite aux enfants et dans ce climat tiraillé… se trouve rééquilibré, re stabilisé par ce personnage au sang froid et impénétrable, l'Inspecteur Simonsen qui lui sert en quelque sorte de curseur.

Les Bonnes Moeurs et L'Ordre Public Au Placard ! 

Le style est authentique, distant, on ne cherche pas à nous influencer dans l'une ou l'autre direction, c'est un simple constat que l'on nous jette à la figure et avec lequel il faut se dépêtrer tant bien que mal et avec le plus d'intelligence possible.

Les gens deviennent fous, la Justice privée est en marche et rien ne semble pouvoir l'arrêter, le crime ne choque plus, il devient une nécessité publique. On se déshumanise.

Et lorsque ce flot de haine et de désespoir a suffi à vous submerger, il est bon de faire une pause, de laisser le livre vous amener à vous poser la sempiternelle question des droits de l'homme, du respect de la vie d'autrui, voire même de l'assistance, et on ne parle pas ici exclusivement de celles des victimes.

Cet effroyable flash back, cette délation outrancière, cette horde de chiens enragés que l'on peut si facilement côtoyer nous interpelle et nous ramène quelques décennies en arrière… est-ce qu'on veut vraiment éradiquer ce fléau de cette manière ? Je ne le crois pas, aussi horrible soit-il.

Le livre lui-même est un débat constat et a eu moins le mérite de dénoncer la médiation politique de l'opinion publique, de lever les tabous en nous préservant de nous-mêmes, on jette nos fourches à mi parcours pour essayer d'attaquer le mal à sa source, en tentant autant que possible de le décrypter !
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