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Critique de Myriam3


Ni essai, ni recueil de poésie, ni vraiment livre de photographies, et pourtant un peu tout cela à la fois... ce bel objet - pas du point de vue matériel, j'y reviendrai- est difficile à cerner, tout comme le contenu de cette oeuvre.

Emmanuelle Han a tenu, tout au long des tournages à travers le monde auxquels elle a participé pendant des années, une sorte de journal-photo, dont elle nous livre ici des extraits.
Courts textes souvent poétiques, ancrés dans le présent, sont juxtaposés à des photos pour la plupart prises sur le vif. Instants, fugacité. Pour capter des flagrances, toucher du doigt, essayer de comprendre l'essence d'un pays trop vite traversé et impalpable.
Mais on y retrouve aussi des séries de photos de chambres d'hôtel, de lits à peine défaits, le temps d'une étape.
Dans ce livre, Emmanuelle Han a voulu retranscrire ce sentiment d'étrangeté lorsqu'on arrive dans un lieu inconnu, après des heures d'avion, mais aussi la mutation d'un monde dont les villes, à force de s'enchaîner, se juxtaposent, se ressemblent, sont toutes les mêmes. Mondialisation. Overdoses d'images à travers le monde; Incapacité de voir autre chose que ce que l'on veut voir, ce que l'on connaît.
Pour Emmanuelle Han, la nature de ses voyages la plonge dans une sorte de désarroi, de solitude et de perte d'identité. Tout au long de ces années, elle médite sur ce qu'elle voit, comment elle le voit, et comprend que toute vision d'un pays ne peut être que subjective, tout comme sa culture.
Ce livre est à feuilleter, relire et méditer. Mais gros point négatif: l'édition. Présenté avec une couverture souple, format carnet de chèque, et une illustration tout ce qu'il y a d'anonyme et de banal - photo quasiment noir et blanc d'un café, un porte-clé d'hôtel et un MP3 sous fond de rideau blanc - ce livre ressemble plus à une brochure qu'à un vrai livre d'art et n'incite absolument pas à la consultation, voire à l'achat... quel dommage et manque de stratégie! Et les photos! Certaines, magnifiques, ne sont absolument pas mises en valeur, et par le papier et par le format, minimaliste.
Merci Babélio et les Editions Intervalles de m'avoir permis de le découvrir.
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