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Critique de Aline1102


Helene Hanff vit à New York et ne parvient pas à trouver les livres qu'elle souhaite lire. Et lorsqu'ils sont disponibles dans certaines librairies, ils sont vendus à prix d'or, ce qui lui pose problème puisqu'elle n'est pas riche. Miss Hanff décide alors de s'adresser à la librairie Marks & Co. de Londres qui affirme, dans sa publicité, être spécialisée en livres épuisées.

Pendant vingt ans, lettres et colis traversent l'Atlantique, au point que Miss Hanff et le personnel de la librairie deviennent des amis proches sans s'être jamais rencontrés.


Londres et les livres, que pouvais-je demander de plus ? C'est un pur plaisir de lire les lettres des amis de Helene Hannf qui lui racontent l'Angleterre, comme elle le leur a demandé.

Dans les premières lettres, un certain contraste existe entre la plume de Miss Hanff et celle de Frank Doel. Lui est très british, flegmatique et presque froid. Elle possède un certain franc-parler et se montre parfois un peu brusque dans ses critiques, son humour est aussi très ironique. Et puis, elle le dit elle-même, elle tente de faire sortir son interlocuteur de sa réserve toute britannique.

Mais au fil des échanges, ce contraste s'amenuise. Frank Doel devient plus amical et Helene moins critique. On sent petit à petit cette fameuse amitié qui commence à s'installer.

Cette relation très spéciale entre Helene Hanff et le personnel de la librairie va également pousser Miss Hanff à envoyer des colis à ses nouveaux amis. Car, à l'époque où Helene est en contact avec Marks & Co. (la première lettre date de 1949), l'Angleterre subit toujours les conséquences de la seconde guerre mondiale, et de nombreux aliments ou articles vestimentaires sont encore rationnés. Choquée d'apprendre cela, Helene va réagir et envoyer des oeufs en poudres, des bas en nylon et bien d'autres " cadeaux " chez Markx & Co. Les liens d'amitié et de solidarité qui se lient alors entre tous ces interlocuteurs sont particulièrement touchants.

Autre élément plaisant dans ce court roman : l'humour, qui est au rendez-vous, grâce à la plume vive et (très) acérée de l'auteure.

Et comme si les bons moments n'étaient pas assez nombreux dans ce petit roman épistolaire, Helene Hanff rappelle également le magnifique poème de John Donne, "No Man Is An Island".
Donne fait d'ailleurs partie des auteurs préférés de Miss Hannf, qui affirme à son sujet : " Il faut lire Donne à haute voix, c'est comme une fugue de Bach. "

Je n'ai en fait qu'un seul reproche à faire à ce roman : il est trop court, beaucoup trop court ! On peut aussi déplorer le fait que Miss Hanff n'ait jamais eu assez d'argent pour visiter Londres tant que Frank Doel était en vie. Ainsi, c'est seulement en 1971 que l'auteure visite la capitale britannique, sans pouvoir rencontrer son vieil ami, décédé d'une péritonite en 1968.
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