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Critique de MadameTapioca


Le premier chapitre annonce la couleur et vous enlève immédiatement tout sentiment de confort par sa brutalité; le reste du roman est une lente et profonde brûlure.

James Hannaham aspire le lecteur dès le début alors que le jeune Eddie s'échappe (de quoi, nous ne savons pas encore) au volant d'une Subaru volée juste après s'être fait amputer des mains. Les premiers chapitres vont nous raconter comment Eddie est parvenu à se construire une vie agréable malgré son handicap. Mais comment a-t-il perdu ses mains? C'est toute l'histoire de Delicious Foods et vous vous doutez bien que je ne vais pas vous la dévoiler.

Pour la découvrir il vous faut écouter les 3 narrateurs: Eddie, Darlene sa mère et Scotty. Qui est Scotty ? C'est la voix du crack dans la tête de Darlene. Oui vous avez bien lu, l'un des narrateurs est la drogue ! C'est même un personnage clé racontant l'histoire par-dessus l'épaule de Darlene observant son environnement avec humour, perspicacité et beaucoup de crédibilité. Scotty c'est « l'ami qui vous veut du bien », c'est le séducteur, celui qui vous dit « fais moi confiance ». Tour de force de l'auteur.

Les thèmes abordés sont loin d'être légers: l'esclavage moderne, la suprématie blanche, l'injustice raciale, l'exploitation humaine, la toxicomanie, la mondialisation, le capitalisme sans entraves.

Alors oui, Delicious Foods est dur et violent mais c'est un sacré bon bouquin grâce à un sujet principal peu traité et grâce à un parti pris narratif surprenant. Inspiré de faits réels, ce roman a obtenu en 2016 le Pen/Faulkner Prize.

Traduit par Cécile Deniard
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