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Critique de Allily


Un homme, un enfant presque encore, fuit l'enfer avec deux moignons sanglants à la place des mains.

L'enfer ? Une terre agricole américaine, où des accros au crack sont exploités dans des conditions indignes.

C'est cet endroit qu'Eddie fuit. Après y avoir été conduit pour retrouver sa mère, Darlene, toxicomane. Une addiction qui remonte au décès de son mari assassiné par on ne sait qui, probablement des hommes blancs qui, dans le Sud des États-Unis, considèrent bien davantage les animaux que les personnes de couleur.

Ce roman est, aussi incroyable que cela puisse paraître inspiré d'une histoire vraie. Des hommes ont eu l'idée cynique et détestable de profiter de l'addiction de SDF et de marginaux pour les exploiter sur leurs terres en l'échange d'une dose de drogue - bien évidemment, déduite de leur misérable salaire.

On retrouve, dans ce récit, le racisme banalisé qui conduit à laisser impuni le meurtre d'un homme noir, à retarder un procès, à laisser la pauvreté et la drogue enchaîner comme les chaînes ont pu le faire dans le passé.

Mais ce récit aborde aussi la question de la dépendance, grâce au personnage de Scotty, qui n'est autre que la drogue, personnage indépendant qui tire une partie des ficelles.

L'on suit impuissant, Darlene et le gouffre de désespoir qui va la saisir, l'entraînant vers sa première pipe de crack. Cette addiction va la détruire physiquement et moralement, mais aussi tout autre sentiment que l'impérieuse nécessité de se faire un nouveau kif.

Les liens filiaux vont se couper entre cette mère accro et son fils, malgré toutes les tentatives de ce dernier pour sauver sa mère. Petit à petit, Eddie va comprendre l'impossibilité de renouer toute la confiance brisée entre eux, ces promesses jamais tenues.

Malgré quelques petits bémols, comme un rythme plus lent en milieu de roman, ou certains rebondissements en fin de récit, il n'en demeure pas moins que cette lecture est très marquante.
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