AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pompimpon


Un meurtrier sévit à Chengdu, capitale du Sichuan. Il dit rendre une justice que la justice ne rend pas, punir des criminels qui ont échappé à toute sanction. Il envoie à sa future victime un avis de décès où sont indiqués les faits reprochés, la date de la sentence ; il s'y revendique des déesses grecques du remords et du châtiment en signant d'un nom : Euménide.
Et il l'exécute. À la date dite. Malgré la mobilisation de la police criminelle de Chengdu.

Face à cette mise en oeuvre implacable, une cellule inter-services des forces de l'ordre a été réactivée, la cellule 18/04. Elle est dirigée par le capitaine Han Hao assisté de l'agent Yin Jian, et comporte cinq autres membres : le capitaine Xiong Yuan et l'agent Liu Song de l'unité de police spécialisée, l'agent Zeng Rihua qui circule dans les méandres informatiques et techniques comme un poisson dans l'eau, la psychologue Mu Jianyun… et le capitaine Pei Tao, de la police criminelle de Longzhou.

Il est loin de ses bases, ce Pei Tao, trouvé par le capitaine Han en train de fouiner dans l'appartement d'une victime.
Longzhou est loin au sud, modeste district administratif qui ne compte pas un million d'habitants quand Chengdu à elle seule en compte plus de quatorze millions.

La victime n'est pas ordinaire non plus : il s'agit d'un policier d'expérience, le sergent Zheng Haoming. Qu'avait-il de commun avec Pei Tao ?

Les investigations empruntent rapidement des chemins tortueux, avec nombre de pistes qui n'aboutissent pas. La cellule 18/04 piétine. Euménide manipule son monde, policiers, victimes, témoins. Ce sont pour lui des pions sur un échiquier.

Les différentes hypothèses sont analysées, disséquées, reliées ou non à d'autres, écartées pour être reprises ensuite. Il n'est pas possible de stopper Euménide tant que ses motivations restent inconnues.
Euménide a toujours plusieurs coups d'avance. C'est un criminel à sang froid, que rien ne ralentit dans sa course folle.

Par la forme et par le rythme, Avis de décès revendique une certaine ressemblance avec les films policiers estampillés HK. Personnages intègres contre personnages retors, intrigue aux ramifications multiples, flashbacks racontés de différents points de vue, sans oublier la corruption qui rôde et ce moment où tout le monde se méfie de tout le monde !

Zhou Haohui ne manque pas d'imagination pour nous faire suivre les méandres de cette enquête qui nous renvoie régulièrement dix-huit ans en arrière, ce qui se déroule aujourd'hui sous les yeux des policiers de la cellule 18/04 semblant presque en constituer un écho.
Que dis-je, nous faire suivre !
Nous perdre, oui !

Puis les cartes sont rebattues, distribuées à nouveau, et nous partons sur une autre piste, abandonnée plus tôt ou découverte en route. de quoi spéculer sans fin sur la culpabilité de l'un ou de l'autre, les liens existants ou non entre les amorces d'hypothèses, les personnages ressurgissant au moment où on ne les attendait pas…
C'est une course-poursuite haletante, inventive et joliment ficelée. Zhou Haohui a atteint son but en ce qui me concerne : j'attends de pied ferme la suite, puisque suite il y a !

Deux regrets, cependant.
Tout d'abord, quel dommage d'en appeler à la mythologie grecque avec ces Euménides ! Pourquoi n'avoir pas repris une figure de la culture chinoise, qui m'aurait appris bien davantage ?

Ensuite, la traduction est un peu trop littérale par moments, ça a eu le don de me gâcher le plaisir de la lecture.
Mais je vois que l'ouvrage a d'abord été traduit en anglais, et que la traduction en français a été faite à partir de l'anglais. Voilà qui en fait, des intermédiaires.
Cela peut expliquer les maladresses…

Merci à NetGalley et aux éditions Sonatine de m'avoir permis cette découverte !

#netgalleyfrance #avisdedécès
Commenter  J’apprécie          194



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}