AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pencrannais


Voici un essai qui a eu un succès phénoménal, qui suscite de nombreuses critiques dithyrambiques, est adapté en BD mais qui voit aussi de nombreux scientifiques vents debout contre la méthode et certaines idées tirées du livre.
Qu'en ai-je donc retiré à ma lecture ?
D'abord, effectivement cet essai de vulgarisation scientifique réussi son pari. Celle de faire de la vulgarisation scientifique.
De très nombreux lecteurs se sont confrontés à des théories historiques nouvelles remettant en cause des préjugés ou des supposées certitudes anciennes. Alors, oui, Yuval Noah Harari ne cite pas ses sources, ne met pas la tonne de notes que l'on attend dans un vrai ouvrage scientifique mais si la cible est le grand public pour qui cette façon de procéder décourage la lecture, cela peut se comprendre.
Encore faut-il, évidemment, que ce qui est écrit soit réellement de la vulgarisation scientifique !
L'auteur vulgarise une vision de l'histoire qui existe chez de nombreux historiens, en fait une synthèse très agréable à lire, ce qui explique son succès et qui remet en cause de nombreuses autres théories plus anciennes. C'est un fait. C'est séduisant et c'est bien écrit.
Toutefois, l'inconvénient de cet essai, quand on est un peu formé aux études historiques, c'est que l'on sait que sur certains sujets abordés (un certain nombre en fait), il y a encore aujourd'hui, débat. Or l'auteur ne nous préviens pas que ce qu'il écrit ne sont que des hypothèses de ces débats.
On peut se pose la question : est-ce si grave ? Oui et non. Oui, si on lit le livre comme une somme scientifique et que l'on prend pour argent comptant tout ce qui est écrit. Non, si on prend le livre comme une base pour réfléchir, pour mettre un coup de pied dans la fourmilière des idées reçus.
Harari nous présente l'histoire de l'humanité, de l'une des espèces humaines, la notre, homo sapiens comme issue de révolutions successives. Une révolution cognitive d'abord après des centaines de milliers d'années d'existence, il y a 70 000 ans, environ, une évolution dans le cerveau humain aurait permis à cette espèce d'appréhender la fiction, les mythes, de se raconter des histoires de se créer donc aussi des liens communs, de fonder des sociétés d'entraide, d'avoir la conscience de son existence. Bref de se hisser par ce biais évolutionniste au-dessus des autres espèces animales. Cette supériorité nouvelle, homo sapiens s'en sert pour assurer sa survie, mais aussi pour écraser les autres, peut-être en les éliminant de la surface du globe.
La deuxième révolution serait celle de l'agriculture. Liée à la sédentarisation, homo sapiens devient en quelque sorte l'esclave des céréales, perdant sa liberté de chasseurs-cueilleurs nomades pour créer des civilisations basées sur les inégalités et l'exploitation.
La troisième évolution est celle de l'unification de l'humanité par des mythes que sont l'argent, la guerre (les empires) et la religion en conflit les uns avec les autres.
Enfin la dernière révolution, encore en cours, serait celle de la science, associée au mythe du capitalisme.
Un mythe est pour l'auteur une croyance en quelque chose qui n'existe pas concrètement mais dont l'existence fictionnelle est accepté par (presque) tout le monde : les dieux, l'argent, les nations, etc.
Cette très brève histoire de l'humanité est passionnante à lire car le style de l'auteur est simple, vif et non dénué d'humour. Sa vision transversale basée sur les fictions (mythes, croyances) est originale dans un ouvrage de vulgarisation scientifique et remet en cause de nombreuses idées reçues, ce qui est toujours intéressant pour notre réflexion.
Certes, ces idées ne sont elles aussi que des idées, des hypothèses, séduisantes, mais qui font toujours l'objet de débats pour nombre d'entre elles. Un point de départ pour aller plus loin dans sa réflexion.
Commenter  J’apprécie          1776



Ont apprécié cette critique (173)voir plus




{* *}