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Critique de Ode


Ode
03 décembre 2013
John Irving ! Sors de ce corps !!

Oui, il y a du John Irving dans Ie premier roman de Chad Harbach, qui se déroule sur un modeste campus américain et fonde son intrique sur le sport universitaire. Ici le base-ball remplace la lutte, mais peu importe, car le sport, quel qu'il soit, sert de révélateur à la nature humaine.

Peu importe, aussi, de connaître les règles du base-ball pour ressentir la tension des matchs et se laisser captiver par le destin des personnages. Savoir qu'il faut être adroit avec une balle, une batte et un gant, et qu'il faut courir de temps en temps, m'a amplement suffi. Bref, ça valait le coup de faire confiance à la chronique d'Olivia de Lamberterie et au prix des lecteurs 2013 du Livre de Poche.

"L'Art du jeu" est le titre d'un ouvrage du joueur Aparicio Rodriguez sur le base-ball. C'est aussi la bible du jeune Henry Skrimshander, lanceur prodige repéré par Mike Schwartz, le capitaine de l'équipe de Westish College, dans le Wisconsin. Sous la houlette de Mike, Henry va réussir à entrer à Westish et à devenir une célébrité du base-ball, courtisée par les meilleurs clubs professionnels, avant qu'un mauvais lancer ne vienne enrayer la machine...

D'ailleurs, autour d'Henry, chacun se remet en question. Mike s'angoisse sur son avenir professionnel. Guert Affenlight, le président de l'université, est en pleine confusion des sentiments. de même que sa fille Pella, qui vient de quitter brusquement son mari pour rejoindre le toit paternel.
De tous les habitants du campus, c'est le brillant Owen Dunne, le « compagnon de chambre mulâtre et homo » d'Henry, qui est le plus épanoui. Tout simplement parce qu'il assume sa différence, la voyant comme une chance et non comme un obstacle. Or c'est aussi lui qui catalyse, sans le vouloir, les joies et les déboires de tout ce petit monde qui ne cherche finalement qu'une chose : trouver sa vraie place dans l'existence et lui donner du sens.

La métaphore sportive et le microcosme du campus fournissent ainsi à Chad Harbach un formidable terrain d'expérience pour étudier les aspirations et les sentiments de ses semblables. La narration est vivante, souvent drôle, et graveleuse quand il faut, comme dans un bon Irving. Et à part le personnage de Pella qui m'a agacée avec ses caprices de petite fille (oui, j'ai trouvé Pella tarte...), l'ensemble se laisse lire très agréablement et contient plus de profondeur qu'il n'y paraît.
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