Citations sur Abattage (11)
Mon cœur se serre en pensant à elle, son visage avenant, toujours gentille même quand les garçons, stupides, s’endormaient en classe ou tiraient sur nos queues de cheval, ou encore écrivaient des mots vulgaires et en faisaient des avions en papier qu’ils lançaient en ciblant la nuque de la fille au premier rang.
Je lâche tout ce à quoi je me raccrochais et ouvre grand les bras. Regarde : sans les mains ! je ne souffre pas. Le ciel-mer est couleur pie, pie gris, et prend la forme d'un cheval.
Je monte dessus et je pars au trot, puis au petit galop, puis je galope le long des plaines. Cette fois, c'est la bonne, Sammy.
Un air frais s'immisce sous ma jupe, chatouillant mes cuisses, tandis que je grimpe jusqu'à la plus haute branche de l'arbre le plus haut de la forêt.
deux filles,une vendue par son père ,l'autre en déshérence
,se retrouve dans une maison dirigée par un réseau de proxénètes,et sont livrées a des clients multiples,contraintes de se droguer...dure réalité,mais style décousu hachu,manquant de forme,Violent
Nico a les yeux ouverts ; elle se regarde hébétée, le visage figé sans se voir et je me demande si elle a réussi à effacer le monde extérieur. Un bon truc, un tour de passe passe, les yeux ouverts, sans rien voir. Les hommes, eux, ne verraient pas la différence. Ils n'aimeraient pas qu'on ferme les yeux ; leur pouvoir sur nous en serait amoindri, cette attitude de soumission qu'ils s'imaginent voir en nous quand nous sommes allongées sous eux.
J'en ai assez d'avoir le souffle coupé par ses mots crachés si fort qu'ils me collent au mur.
Parfois je me pose moi-même la question, et c’est compliqué parce que, bien évidemment, ce n’est pas ce que je veux… mais… à certains moments… se déboîter la tête est la seule réponse. C’est comme dormir sans faire de cauchemars. J’ai besoin de m’anesthésier, et vite.
Je fronce les sourcils. Le froncement de sourcils, dans ce cas, est plus efficace qu’un sourire. Ça signifie : Je ne plaisante pas, je parle sérieusement. Je ferai tout ce que tu voudras si tu me laisses acheter de l’alcool.
Luce jette un de ces regards pleins de haine qu’elle lui réserve, croyant, l’espace d’un instant, qu’elle détient peut-être un pouvoir qui transformerait le monstre en pierre. Au lieu de quoi ma mère lance à son tour un coup d’œil puissamment toxique à Luce, qui se ratatine. La pauvre Luce a envie de pisser et de s’enfuir. Elle reste paralysée un instant, debout au pied de l’escalier.
Parfois, quand je la vois assise sur son gros cul, à téter au goulot sa bouteille de chablis, de sauvignon ou, pire, de chardonnay, j’ai l’impression qu’elle pourrait ouvrir sa grande gueule avide et m’aspirer, m’avaler tout entière.