AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ziliz


Jude a été élevé par une grand-tante boulangère, qui a su lui répéter qu'il aurait mieux fait de disparaître avec ses parents. Voyant l'instituteur de son village partir étudier dans la "grande" ville universitaire de Christminster, le jeune Jude rêve de suivre son exemple et s'y prépare en autodidacte tout en exerçant son métier de tailleur de pierre. Mais la chair est faible...
S'il existe un livre imprévisible, c'est bien celui-ci ! On a beau s'attendre à une histoire sombre, on ne cesse d'être surpris par les tristes rebondissements dans l'existence de Jude. Il semblerait que l'homme soit maudit - ou tout simplement faible et peu avisé sur ses choix ? Quoi qu'il en soit, rien ne lui réussit. Ses rêves précoces de carrière universitaire et/ou cléricale sont vite déçus, ses amours s'avèrent malheureuses, complexes, torturées, sa destinée est cruelle et digne d'une tragédie antique…
A travers ce personnage, Thomas Hardy dresse le portrait d'une société de la fin du XIXème siècle où les classes sont figées, où le libre-arbitre est bien restreint, et où les "pulsions" humaines (passion amoureuse, alcool) entravent encore davantage l'individu. L'auteur semble tenir le mariage en piètre estime, considérant que le pacte officiel signe la fin certaine des sentiments entre époux. L'image des femmes est tout aussi négative : manipulatrices, fourbes, capricieuses, elles sont dotées de défauts propices à nuire aux hommes, à courir à leur perte, même lorsqu'elles sont amoureuses. Mais il suffit de penser à "Tess d'Urberville" - où c'est une femme qui est victime - pour se garder de taxer l'auteur de misogynie.
Peu de choses à ajouter pour ne pas dévoiler l'intrigue. Une lecture extrêmement plaisante sur la première moitié, puis lassante, voire agaçante, en raison des atermoiements de certains protagonistes, de l'inertie de Jude, de sa patience inébranlable. Impossible de ressentir la moindre empathie pour Sue - question d'époque et de moeurs, bien sûr, mais surtout de manque d'habitude de ce genre littéraire... La plume très agréable me donne cependant envie de continuer à découvrir l'auteur avec "Le maire de Casterbridge".
Commenter  J’apprécie          91



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}