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Critique de MarcusMauss


Le romantisme anglais du 19ème n'étant pas tellement ma tasse de thé j'ai hésité avant de commencer Jude l'Obscur , dernier roman de Thomas Hardy, surtout connu pour Tess d'Urbervilles. Mais Challenge Solidaire 2020 oblige, je me suis lancé , et je ne regrette pas.
Certes, il y a de grandes envolées sentimentales entre Jude et Sue, son amoureuse qui s'avère pas si amoureuse que ça, quoique finalement si... Mais ce n'est pas tellement ça qui qui compte. S'il faut lire ou relire Jude l'Obscur , c'est pour deux raisons. La plus évidente c'est l'attaque féroce, parfois un peu gratuite, contre le mariage comme institution religieuse ou séculière, qui tue le vrai amour et qui emprisonne les époux. En 1895, année de publication en tant que roman, ce n'était pas si courant que ça. D'ailleurs l'Église met le livre au ban. Ça donnera des idées à D.H. Lawrence, à qui arrivera la même mésaventure quelques années plus tard avec l'Amant de lady Chaterley.
Moins évident mais plus intéressant c'est le contexte 'gilet jaune' de l'histoire. Jude sort de rien, il démarre orphelin, vit avec une pauvre tante qui ne l'aime pas, et il gagne un sou pour chasser les corbeaux du blé . Il est pourtant intelligent, apprend le grec et le latin tout seul, et rêve d'être admis à l'université.
Mais la vie, la société de classe anglaise de l'époque et surtout un mariage précoce avec une jeune fille qui lui fait croire être enceinte de lui l'en empêchent. Durant le roman Jude glisse vers une existence de simple tailleur de pierre. Il travaille sur les murs de l'université, mais dehors, et par la fenêtre il entend les doctes voix de ceux qui par leur naissance ont réussi à pénétrer les lieux de sagesse.
Accusation de l'hypocrisie sociale concernant le mariage plus immobilisme socio-économique, il est évident que cette histoire ne finira pas en rose. Hardy aurait pu nous épargner quelques scènes d'un misérabilisme zolien, mais il a gardé mon attention jusqu'au bout.
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