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Critique de Clelie22


Le challenge solidaire 2019 m'avait donné l'occasion de découvrir et d'apprécier Thomas Hardy à travers le roman Loin de la foule déchaînée. Allais-je transformer l'essai avec ce deuxième roman et ajouter définitivement Thomas Hardy à la liste des auteurs qui me plaisent ?

J'ai choisi ce roman simplement sur son titre et sans la moindre idée de son histoire. Aborder ainsi ce texte était plutôt sympa et je recommanderais à ceux qui ne l'ont jamais lu de tenter l'expérience. Thomas Hardy a un talent particulier pour nous mener au rythme de son histoire. En tant que lecteurs, nous en savons à peine plus que les personnages eux-mêmes. Nous suivons pas à pas ce qui leur arrive, sans pouvoir deviner avec certitude ce qui va leur arriver ensuite.

D'ailleurs, l'intrigue est loin d'être prévisible. Elle est très simple et pourrait être facilement résumée mais ce qui donne toute sa richesse à cette histoire, c'est la manière qu'à Hardy de présenter la psychologie complexe de ses personnages, leurs dilemmes moraux, leurs choix et leurs réactions.

S'il y a bien un maire de Casterbridge dans cette histoire, il n'en est pas le héros. Ni au sens de personnage admirable (caractère sombre et peu sympathique, talent particulier pour faire les mauvais choix), ni au sens de personnage principal. Ce roman est autant l'histoire du maire de Casterbridge que des personnages qui gravitent autour. Chacun a une personnalité bien dessinée, une histoire à lui, des sentiments qu'on peut comprendre et partager (ou pas). Chacun mériterait d'être le héros de son propre roman.

Ce que j'apprécie, chez cet auteur, c'est qu'il n'est jamais caricatural. Ses personnages sont d'une grande subtilité. Même les personnages secondaires ou tertiaires ne sont pas (ou rarement) caricaturaux. le fait que ses histoires se déroulent dans des milieux modestes et non dans la bonne société explique peut-être aussi qu'on y trouve moins d'hypocrisie et de ridicule. Encore que... Les paysans peuvent être aussi hypocrites et ridicules que les bourgeois... Peut-être que la différence entre Hardy et Jane Austen par exemple est qu'il n'écrit pas pour pointer les travers des hommes mais leurs errances ?

En résumé : un auteur d'une grande finesse, une histoire simple mais bien menée, des personnages subtiles et marquants. L'essai est transformé !

Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2020
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