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Critique de Clelie22
J'ai découvert Loin de la foule déchaînée grâce à l'adaptation cinématographique que 6ter a eu la bonne idée de diffuser récemment. Je ne connaissais pas du tout cette histoire. le film m'a vraiment plu et m'a donné très envie de lire le roman. le challenge "Des classiques contre l'illettrisme" (https://www.babelio.com/groupes/24/Challenges-de-lecteurs/forums/24/Discussion-generale/19380/Challenge-SOLIDAIRE-2019-Des-classiques-contre-l) proposé par Gwen21 était une raison de plus pour se lancer dans cette oeuvre de Thomas Hardy.
Pour commencer : de quoi ça parle ?
Difficile de résumer Loin de la foule déchaînée dans trop en dévoiler. Ce roman est avant tout l'histoire de Gabriel Oak et de Bathsheba Everdene. Habituellement, les demandes en mariage n'interviennent qu'à la fin d'un roman. Ici, elle arrive dès le début. Gabriel, petit fermier qui commence à faire sa pelote, demande sa main à Bathsheba, jeune fille sans fortune mais particulièrement jolie. Elle le refuse. Quelques temps plus tard, Gabriel perd l'essentiel de son troupeau par la faute d'un chien de berger un peu trop consciencieux. Réduit à l'état de vagabond, il arrive dans une ferme où un incendie menace les récoltes. Il se distingue par son courage et son intelligence et rencontre la maîtresse des lieux : Bathsheba elle-même, devenue l'héritière de son oncle. La jeune femme accepte d'engager Gabriel comme berger. Loin de s'éteindre, les sentiments de Gabriel pour Bathsheba perdurent malgré la distance sociale qui les sépare désormais. Tout en se dévouant aux intérêts de sa bien-aimée, il la voit courtisée par Boldwood, riche fermier du voisinage, et par le trop séduisant sergent Troy.
Mon avis :
Ce qui m'a le plus plu, dans ce roman (comme dans le film), c'est, sans hésitation, le personnage de Gabriel Oak. Il me semble que je n'avais jamais vu un personnage d'une telle dignité. C'est vraiment un beau personnage (et je ne parle pas (que) du physique), très attachant.
Le deuxième point qui m'a plu, et qui est lié au premier, c'est que Thomas Hardy ne tombe pas dans la facilité de créer un gentil et des méchants qui feraient d'autant plus ressortir ses qualités. Le personnage de Boldwood, en particulier, est lui aussi très touchant. Même Troy n'est pas la caricature du soldat séducteur. Ses sentiments pour Fanny peuvent lui attirer la sympathie. Il m'a paru beaucoup moins léger dans le livre que dans le film.
En parlant des personnages, il paraît difficile de passer Bathsheba sous silence : c'est quand même l'héroïne et le roman est particulièrement reconnu pour ce personnage de femme forte et indépendante, plutôt inhabituel dans la littérature de cette époque. Même si c'est vrai, je dois dire qu'elle ne m'a pas tant marquée que cela. J'ai eu l'impression qu'elle apparaissait presque un peu en creux, un peu étouffée par les personnalités des 3 hommes qui l'entourent. C'est un personnage dont les sentiments ne sont pas toujours très clairs. Je m'attendais à un personnage féminin beaucoup plus marquant.
Un autre point que j'ai beaucoup apprécié, c'est le cadre dans lequel se déroule ce roman. Plus habituée au milieu bourgeois qu'on retrouve chez la plupart des autres auteurs anglais, c'était sympa de se retrouver à la campagne, au milieu des paysans. Ceux-ci sont rarement bien traités par la littérature mais Thomas Hardy n'a pas ce mépris de classe. Il donne à chacun son individualité, une épaisseur qui fait qu'on se souvient autant de Lydia, de Jan Coggan ou de Joseph Poorgrass que des personnages principaux.
Un mot sur le style, enfin. Il est très agréable. Thomas Hardy émaille son récit de quelques belles descriptions (mais sans en abuser). Il sait parfaitement planter son décor pour qu'on se l'imagine. Sa façon de retranscrire le parler des paysans est savoureuse. Il a aussi un sens de la formule qui en fait un bon client pour la catégorie citations de Babelio. Son style n'est pas exempt d'un petit humour fin bien agréable. Mon seul regret est que, parfois, certains dialogues ne sont pas très clairs, en particulier l'explication finale entre Gabriel et Bathsheba.
En résumé : Un roman qui démontre que les grands sentiments ne sont pas l'apanage des grands de ce monde. Loin de la foule déchaînée est connu pour son personnage féminin mais il mérite tout autant d'être connu pour mettre en scène un des plus beaux personnages masculins de la littérature et du cinéma réunis.
Pour commencer : de quoi ça parle ?
Difficile de résumer Loin de la foule déchaînée dans trop en dévoiler. Ce roman est avant tout l'histoire de Gabriel Oak et de Bathsheba Everdene. Habituellement, les demandes en mariage n'interviennent qu'à la fin d'un roman. Ici, elle arrive dès le début. Gabriel, petit fermier qui commence à faire sa pelote, demande sa main à Bathsheba, jeune fille sans fortune mais particulièrement jolie. Elle le refuse. Quelques temps plus tard, Gabriel perd l'essentiel de son troupeau par la faute d'un chien de berger un peu trop consciencieux. Réduit à l'état de vagabond, il arrive dans une ferme où un incendie menace les récoltes. Il se distingue par son courage et son intelligence et rencontre la maîtresse des lieux : Bathsheba elle-même, devenue l'héritière de son oncle. La jeune femme accepte d'engager Gabriel comme berger. Loin de s'éteindre, les sentiments de Gabriel pour Bathsheba perdurent malgré la distance sociale qui les sépare désormais. Tout en se dévouant aux intérêts de sa bien-aimée, il la voit courtisée par Boldwood, riche fermier du voisinage, et par le trop séduisant sergent Troy.
Mon avis :
Ce qui m'a le plus plu, dans ce roman (comme dans le film), c'est, sans hésitation, le personnage de Gabriel Oak. Il me semble que je n'avais jamais vu un personnage d'une telle dignité. C'est vraiment un beau personnage (et je ne parle pas (que) du physique), très attachant.
Le deuxième point qui m'a plu, et qui est lié au premier, c'est que Thomas Hardy ne tombe pas dans la facilité de créer un gentil et des méchants qui feraient d'autant plus ressortir ses qualités. Le personnage de Boldwood, en particulier, est lui aussi très touchant. Même Troy n'est pas la caricature du soldat séducteur. Ses sentiments pour Fanny peuvent lui attirer la sympathie. Il m'a paru beaucoup moins léger dans le livre que dans le film.
En parlant des personnages, il paraît difficile de passer Bathsheba sous silence : c'est quand même l'héroïne et le roman est particulièrement reconnu pour ce personnage de femme forte et indépendante, plutôt inhabituel dans la littérature de cette époque. Même si c'est vrai, je dois dire qu'elle ne m'a pas tant marquée que cela. J'ai eu l'impression qu'elle apparaissait presque un peu en creux, un peu étouffée par les personnalités des 3 hommes qui l'entourent. C'est un personnage dont les sentiments ne sont pas toujours très clairs. Je m'attendais à un personnage féminin beaucoup plus marquant.
Un autre point que j'ai beaucoup apprécié, c'est le cadre dans lequel se déroule ce roman. Plus habituée au milieu bourgeois qu'on retrouve chez la plupart des autres auteurs anglais, c'était sympa de se retrouver à la campagne, au milieu des paysans. Ceux-ci sont rarement bien traités par la littérature mais Thomas Hardy n'a pas ce mépris de classe. Il donne à chacun son individualité, une épaisseur qui fait qu'on se souvient autant de Lydia, de Jan Coggan ou de Joseph Poorgrass que des personnages principaux.
Un mot sur le style, enfin. Il est très agréable. Thomas Hardy émaille son récit de quelques belles descriptions (mais sans en abuser). Il sait parfaitement planter son décor pour qu'on se l'imagine. Sa façon de retranscrire le parler des paysans est savoureuse. Il a aussi un sens de la formule qui en fait un bon client pour la catégorie citations de Babelio. Son style n'est pas exempt d'un petit humour fin bien agréable. Mon seul regret est que, parfois, certains dialogues ne sont pas très clairs, en particulier l'explication finale entre Gabriel et Bathsheba.
En résumé : Un roman qui démontre que les grands sentiments ne sont pas l'apanage des grands de ce monde. Loin de la foule déchaînée est connu pour son personnage féminin mais il mérite tout autant d'être connu pour mettre en scène un des plus beaux personnages masculins de la littérature et du cinéma réunis.
