AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 772 notes
Quel livre mes amis, quel livre !

Entre mes mains depuis à peine 48h et je peux vous certifier que mes deux dernières nuits furent courtes et enfiévrées, et mon attention au travail bien dissipée. Qu'ils sont rares ces livres qui détiennent ce pouvoir presque surnaturel de nous emporter, nous humbles lecteurs, vers de telles transes, nous faisant négliger nos repas, nous rendant sourds à notre entourage, siphonnant toutes nos pensées, toutes nos émotions et nous faisant désirer une seule et unique chose : rester seuls avec eux, dans l'intimité de leurs pages fébrilement tournées, à la découverte de leurs secrets et dans l'attente de leur dénouement.

Ma rencontre avec "Loin de la foule déchaînée" de Thomas Hardy a commencé il y a déjà plusieurs mois. Ce roman - qui n'évoquait alors pour moi qu'un titre sur la liste interminable des classiques de la littérature - a soudain pris une forme très concrète quand j'ai visionné par hasard la bande-annonce de sa nouvelle adaptation cinématographique, réalisée par le danois Thomas Vinterberg. En moins de deux minutes, alors que mon sang se figeait et que mon cœur faisait un bond dans ma poitrine, j'ai littéralement été happée par l'esthétisme de la photographie et par le souffle qui se dégageait des quelques plans entraperçus. Ce fut comme un coup de foudre. Aussitôt, je me suis lancée dans une quête effrénée pour dégoter le roman, hélas en rupture d'édition - ou disponible d'occasion, à prix d'or...

Pendant deux mois, comme une amoureuse transie, tous mes espoirs ont reposé sur le bon vouloir des maisons d'édition à rééditer ce grand classique, en vue de la sortie du film. Il me semblait impensable que pas une d'entre elles n'ait le bon sens, que dis-je, l'intelligence de le ré-éditer. Après de longues semaines de veille, mon espérance fut enfin récompensée, merci à Archipoche. Victoire ! Aussitôt, une pré-commande est passée à ma libraire, très étonnée de tant d'enthousiasme.

Le 13 mai devait être pour moi le début de ma félicité. Je connaissais désormais par cœur les bandes-annonces disponibles sur la toile et leur jolie musique résonnait continuellement à mes oreilles. Hélas, comme c'est trop souvent le cas quand le destin veut jouer avec nos nerfs et la raison nous amener à plus de tempérance, ma libraire mit presque deux semaines à m'obtenir le Graal. Aussi tendue qu'une arbalète, j'ai bondi à son appel et me suis immédiatement plongée dans ma lecture ; une lecture qui a dépassé toutes mes espérances.

Oui, chers amis, c'est maintenant le moment - enfin ! soupirez-vous légitimement - de vous parler de ce grand, beau, exceptionnel roman qui, n'ayons pas peur des mots, fait désormais partie des plus belles œuvres qu'il m'a été donné de découvrir jusqu'ici.

Familière de la littérature anglaise du 19ème siècle, j'ai savouré comme on boit du petit lait la plume si juste, si belle et si vraie de Thomas Hardy, un grand écrivain qui eut le malheur de ne se voir reconnu comme tel qu'après sa mort - le sort commun des grands artistes. J'ai été agréablement surprise par sa modernité et par sa capacité vraiment extraordinaire à plonger son lecteur dans son univers - le terroir anglais - sans recourir à de nombreuses descriptions ni aux habituelles digressions assez caractéristiques de la période. "Droit au but" semble avoir été la devise qui a guidé sa plume, ce qui explique sans doute en grande partie le peps donné au rythme du roman. Vraiment, je me demande ce que le scénariste de Thomas Vinterberg a bien pu réaliser pour justifier son cachet tant Hardy semble avoir lui-même écrit un scénario juste... parfait.

Je connais un autre grand homme de lettres anglais qui n'aurait sans doute pas désavoué ce roman : William Shakespeare, excusez du peu. En effet, la trame de "Loin de la foule déchaînée" m'a fait penser tout au long de ma lecture à une subtile et harmonieuse alliance, parfaitement équilibrée, entre une tragédie et une comédie du grand Will. Il y a sans conteste du "Roméo et Juliette" entre ces pages, comme il y a du "Beaucoup de bruit pour rien", avec cette touche personnelle de Hardy qui retranche au drame ses nuances les plus fortes pour les créditer au compte de l'authenticité et du romanesque.

Vrai, j'ai peu dormi depuis deux jours, j'ai peu mangé et peu travaillé mais j'ai fait un tel voyage, avec de tels personnages, avec une telle figure de femme, que la seule manière de me consoler de l'avoir si tôt achevé est de me précipiter mercredi dans une salle obscure.

Vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce roman ; c'est plus que jamais un coup de cœur, l'un de mes plus violents et passionnants.


Challenge de lecture 2015 - Un livre avec un triangle amoureux
Challenge XIXème siècle 2015
Commenter  J’apprécie          25390
J'ai relu le livre après avoir vu le merveilleux film réalisé en 2015 où l'acteur Mathias Schoenarts joue le rôle de Monsieur Oak. Il porte bien son nom celui-là. Son jeu est formidable, il fait passer toutes les émotions dans son visage et sa stature.
J'avais lu " Loin de la foule déchaînée" il y a quelques années mais j'avais perdu le livre. Je me le suis reprocuré depuis quelques temps et en lis une petite partie de temps à autre pour me changer les idées entre deux lectures.
L'impression reste la même : ce que je ressens est toujours aussi intense.
Thomas Hardy nous décrit à merveille une campagne anglaise du XIXème siècle.
Nous y rencontrons notre héroïne Batsheba Everdene qui semble être désireuse de rester indépendante hors mariage.
Elle sera entourée de trois hommes : Monsieur Oak, de condition plus modeste qu'elle et qui lui témoigne un amour totalement désintéressé.
Monsieur Boldwood, son châtelain de voisin qui tombe dans le panneau d'un jeu amoureux de Bathsheba et lui offre mariage et protection.
Le sergent Troy pour qui elle va perdre la tête emportée par ses sens.
Passion, drames, amour, solidarité entre hommes amoureux éconduits, condition de la femme.
On y lit tout cela dans le roman de Thomas Hardy.
Le roman, merveilleusement écrit rejoint le film en intensité.
Ce n'est pas tous les jours qu'on lit une pareille lecture.
La première fois que je l'avais lu, je n'avais pas su le lâcher.
Quand j'ai vu le film, j'ai été complètement enchantée.
En relisant le livre, je me suis dirigée vers les scènes les plus intenses comme celle où le troupeau de Mr Oak va être anéanti et d'autres comme celle où Fanny rate l'église de son mariage puis, j'arrête, je vais tout raconter.

Commenter  J’apprécie          9112
"Quel livre mes amis, quel livre" ! Oui, je sais vous avez déjà lu cette exclamation quelque part !
Ma Chère Gwen , si je me permets de reprendre tes mots pour débuter cette critique, c'est avant tout pour te remercier de m'avoir incitée à lire cet auteur dont je ne connaissais jusqu'à présent que le nom.

Qu'ai-je aimé dans ce livre ? Tout ! L'histoire bien sûr mais surtout les protagonistes.
L'héroïne avant tout, sensible, courageuse, émancipée, Bathsheba est une femme d'une rare beauté, qui fait tourner la tête à tous les hommes. Thomas Hardy en fait à mon sens l'une des figures les plus attachantes de la littérature.

Les personnages masculins, bien que plus ternes ne sont pas dépourvus d'intérêt. Ils sont trois à espérer conquérir le coeur de Batsheba : Gabriel Oak, Boldwood le propriétaire terrien et le sergent Francis Troy.
Force est de constater qu'en plus de son talent d'écrivain Thomas Hardy est un fin psychologue qui dissèque les moindres traits de caractères de ses héros et réussit à nous les rendre attachants malgré leurs défauts.

« Loin de la foule déchaînée » fait partie de ces rares livres qui marquent une vie de lecteur alors, laissez-vous convaincre, ne passez pas à côté de ce chef-d'oeuvre !



Commenter  J’apprécie          864
J'ai beaucoup aimé ce roman. L'histoire est belle, les personnages sont bien décrits, on se les imagine aisément tant la narration est soignée. Thomas Hardy nous décrit l'histoire d'une jolie femme et de trois hommes qui l'aiment chacun d'une façon différente. Il dissèque avec beaucoup d'acuité les personnalités de chaque protagoniste, leurs qualités et leurs défauts, leur conception de la vie et de la société.

En plus de sa beauté, Batsheba a un caractère bien trempé; bien-sûr, elle doit faire ses preuves en prenant les rênes de la ferme mais elle sait ce qu'elle veut et sait s'entourer, apprend à négocier les prix pour vendre ses récoltes, demande de l'aide quand elle hésite.

Elle ne se contente pas d'être jolie, ce n'est pas une écervelée, donc pas de cliché, elle doit faire ses preuves comme un homme pour se faire respecter, n'hésitant pas à mettre la main à la pâte et c'est sur son action que son entourage la juge. « Sa voix était singulièrement harmonieuse et attachante : c'était un son léger et tendre, fait pour inspirer le roman, une de ces voix fréquemment décrites, rarement entendues. »

L'auteur nous décrit bien cette femme, un peu en avance par rapport à la société de son époque, qui parfois fait des actes inconsidérés
Thomas Hardy nous offre, dans ce roman, une belle réflexion sur la société en général, sur le destin, la loi de causalité (ou l'effet papillon), sur l'être et le paraître, sur le statut de la femme au XIXe siècle, (cf. une phrase terrible sur la maltraitance P 348), sur le rôle de l'Eglise, sur l'amour et ce qu'il peut faire faire aux gens lorsqu'il est excessif ou non partagé ; il rend hommage au monde agricole qui vit au rythme des saisons, des intempéries, respectant la nature. S'inspirant de son Dorset natal, il a inventé un lieu, le Wessex, pour situer son histoire et il le décrit tellement bien, qu'on a l'impression de faire partie du décor et de l'histoire.

Dans un style narratif magnifique, l'auteur nous fait partager son amour de la terre, avec des belles descriptions de cette campagne verdoyante, dans laquelle galopent les chevaux, paissent les brebis ; comment les gens travaillent dans les champs, dans des conditions bien différentes de nos paysans actuels, la moindre erreur pouvant avoir des conséquences terribles sur les récoltes. Une sagesse innée de la Terre qui semble tellement loin de nos jours.

J'aime beaucoup cet auteur que j'ai découvert, avec énormément de plaisir autrefois, avec « Tess d'Urberville ». L'écriture est belle, mélodieuse ; les descriptions sont à couper le souffle, il n'y a pas de longueurs, les phrases roulent, s'enchaînent comme le galop des chevaux ou le rythme des saisons. Je rends hommage, au passage, au cinéaste danois Thomas Vinterberg qui est resté très proche du roman, ne l'a pas dénaturé.

Donc un nouveau coup de coeur, et l'envie de lire ses autres romans, notamment « Jude l'Obscur », le titre à lui-seul est une invitation au voyage. Un seul regret : l'avoir laissé attendre trop longtemps dans la bibliothèque…

Note : 9,4/10 challenge XIXe siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          8214
Loin de la foule déchaînée, au cœur de l'Angleterre rurale, dans une région verdoyante et vallonnée, paissent les moutons.
Atmosphère bucolique, paysages paisibles et tout aussi abrupts, abandonnés au vent, à la pluie et au chant des oiseaux.
Immensité du ciel, vaste voûte versatile, tantôt porteur azuré d'espoir au-delà des collines, tantôt messager inquiétant d'une sombre tourmente.
Là, paissent les moutons, vivent les bergers et travaillent les fermiers.

Loin de la foule déchaînée, la vie s'écoule tranquillement, au rythme des saisons, des récoltes de blé et d'orge, au son des clochettes attachées au cou des brebis, au son des meuglements d'une vache qui vêle, au bruit des sabots d'un cheval au galop.


Et sur ce cheval au galop, se tient Bathsheba Everderne. Fière amazone, belle et retentissante !
A leur première rencontre, le berger Gabriel Oak dira d'elle : « Vanité ».

Vaniteuse, coquette, orgueilleuse, inconséquente...Autant de défauts qui ne sont pas en la faveur de Bathsheba.
Et pourtant, combien de cœurs fera-t-elle battre ? Combien d'amoureux transis ravagera-t-elle ?
Fière et indépendante, la demoiselle héritière d'une importante ferme aime à voir tous les yeux braqués sur elle, se pique de l'indifférence, mais jamais ne se donne.
Jusqu'au jour où …


Junie a bien raison lorsque, dans sa critique, elle compare notre héroïne à Scarlett O'Hara.
Maîtresse femme, intelligente, ambitieuse, enjôleuse et égoïste...
Mais sans doute la comparaison s'arrête-t-elle là. Autant l'insupportable Scarlett ne recule devant rien et ne se remet jamais en question, autant Bathsheba peut se mettre à douter, à s'interroger sur le bien-fondé de ses actions.
Autant on s'amuse du caractère frondeur et antipathique de la brune aux yeux verts de Margaret Mitchell, autant on se soucie à chaque nouvelle bévue de l'indomptable héroïne de Thomas Hardy.


Sa détermination, son « sale caractère » et sa vulnérabilité en font une héroïne bien attachante et j'ai eu beaucoup de peine à voir les pages qui défilaient et qui m'amenaient vers l'inexorable fin du roman.
Une toute fin qui, selon moi, n'est pas à la hauteur de l'ensemble du roman.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Loin de la foule déchaînée est vraiment un très beau roman et je remercie ( à l'unisson avec d'autres membres de Babelio) Gwen21 qui m'a donné envie de le lire par son ardente critique !
Bien évidemment, je n'ai qu'une envie maintenant, voir l'adaptation cinématographique de ce roman qui, j'en suis certaine, ne me décevra pas !


Il est temps pour moi de conclure...même s'il reste tant à dire ! J'aurais pu aussi vous parler de Gabriel Oak, ce berger droit et dévoué, de William Boldwood, riche fermier entiché de Bathsheba mais aussi de leur rival Francis Troy, soldat séducteur, séduisant mais si peu fiable !
Mais vous parler d'eux ne ferait que dévoiler l'intrigue et je m'en voudrais beaucoup de vous gâcher le plaisir de découvrir par vous-même cette histoire si romanesque et si passionnante.

Commenter  J’apprécie          7016
Thomas Hardy dessine un juste portrait de l'Angleterre du 19ème siècle, éclairé par son écriture poétique et des descriptions très imagées.

De sa prose riche et avec un humour corrosif parsemé de références bibliques et mythologiques, il utilise le décor naturel inégalable de l'Angleterre rurale nous offrant une immersion totale dans son univers.

Les personnages sont décrits avec pertinence et une grande analyse psychologique. Il fait ressortir leurs forces ainsi que leurs faiblesses, leurs qualités et leurs défauts.
Thomas Hardy nous raconte une histoire d'amour, un triangle amoureux de ceux qui déchaînent des souffrances. Il met en lumière les tourments amoureux des personnages tiraillés par leurs passions et leur fragilité face aux revirements de situation.

En conteur redoutable, plus affûté que jamais, très en avance sur son temps il évoque les coups du sort, la condition d'une femme indépendante et affranchie et l'amour dans ses formes les plus sacrées ou destructrices.


Commenter  J’apprécie          690
Il aura fallu son adaptation au cinéma, une critique enthousiaste de Gwenn21 pour que l'envie me prenne de découvrir ce roman de Thomas Hardy paru en 1874 et croyez moi avec Loin de la foule déchaîinée vous partirez loin de votre univers quotidien ...
L'Angleterre de la fin du 19ème siècle en pleine mutation industrielle est encore un pays où le monde rural est une entité importante .T Hardy aborde ici un monde rural qu'il connait bien .Situant son récit dans le Wessex ancien nom du Dorset et de ses environs , il nous peint un monde bien différent de celui de la noblesse et de la bourgeoisie des romans de H James et de J Austen .Ici on a les pieds dans la terre ,dans la boue , les mains dans la paille ou dans la laine de moutons . La vie est réelle , dure , elle forge les caractères et ceux de Batsheba , de Gabriel sont bien trempés.
Vous dire que j'ai apprécié ce roman serait peu dire , je l'ai dévoré !!! je me suis retrouvée en train de lire à table , de manquer ma station de métro bref l'enfer !!!
Une note supplémentaire de contentement la qualité de la traduction de Thierry Gillybeuf (éditions sillage )

Commenter  J’apprécie          6211
Enfin j'ai lu ce livre de Thomas Hardy ! le challenge solidaire m'a motivée en remettant cet immense auteur anglais.
J'avais lu Tess et le Maire de Casterbridge que j'avais adorés, j'avais moins accroché à Jude l'obscur (je m'attendais à autre chose). Ce Loin de la foule déchaînée m'attendait depuis un moment. J'y allais sans inquiétude et comme prévu, je me suis régalée !
.
Tout tourne autour d'une héroïne, Bathsheba. Au début du roman, sans fortune, puis héritière d'une ferme.
3 hommes vont l'aimer.
J'aime ce genre de roman où le personnage central n'est ni lisse ni parfait. Ici j'ai commencé par trouver l'héroïne irritante voire exaspérante. Puis j'ai admiré son autonomie, sa force de caractère et ses capacités. J'ai eu ensuite envie de la secouer pour lui montrer que non ce n'était pas le bon parti pour elle ! J'ai partagé sa peine et son désappointement.
En fait j'ai tout partagé avec cette héroïne.
.
Un portrait de femme magnifique. Mais aussi la vie dans une ferme anglaise dans cette deuxième moitié du 19e siècle, avec tonte des moutons, fauchage des blés. Un style fluide, une écriture magnifique. le genre de roman où vous êtes déçu d'arriver à la dernière page.... J'aurais tant aimé rester dans cette histoire !
Commenter  J’apprécie          6032
Autant en emporte la foule déchainée ? Loin du vent ? Il n'y a pas à tortiller, ce livre m'a fait penser au best-seller de Margaret Mitchell, et Bathsheba à sa jumelle sudiste Scarlett O'Hara, l'héroïne de mes 15 ans.

Sauf que je n'ai plus 15 ans et que les coquettes qui perdent leur faculté de jugement devant le premier bellâtre qui passe ne me passionnent plus, elles m'agacent ! Donc oui, j'avoue, Bathsheba m'a tapé sur les nerfs avec ses caprices, ses réponses désinvoltes aux déclarations d'amour, son attitude ambiguë...

Son héroïne mise à part, ce roman est absolument somptueux ! Les trois héros sont très réussis, chacun dans son genre : le nerveux exalté, le joli coeur profiteur et mon chouchou le bourru sur qui on peut compter. Les descriptions de la vie à la ferme et de la nature sont justes et belles. Et, cerise sur le gâteau, le roman est féministe et plein de bon sens.

Mais il y a Bathsheba...
Paradoxalement, je l'ai bien aimée dans l'adaptation cinématographique de Thomas Vinterberg, un film qui m'a séduite et touchée, plus que le livre.

Merci malgré tout à Gwen21 de m'avoir présenté cette peste, et merci à Babelio et aux Editions Archipoche de m'avoir envoyé cette belle Masse Critique.
Challenge XIX 1/xx
Commenter  J’apprécie          597
En 1874, Thomas Hardy publie ce roman mettant en scène une jeune péronnelle répondant au doux nom de Bathsheba Everdene qui vient d'arriver dans le Wessex, chez une tante .
Très belle mais aussi, très "vaniteuse" ( elle aime beaucoup les miroirs....), elle se verra demandée en mariage par le berger Gabriel Oak, qu'elle refusera . Ruiné, celui- ci sera embauché à quelques kilomètres de là, dans la ferme dont vient d' hériter Bathsheba. Sa position sociale lui interdisant tout espoir, il se contentera de la soutenir , l'aider, l'épauler et de la regarder subir d'autres prétendants...
Il a été dit que Bathsheba était un beau portait de femme, moi je l'ai trouvée à claquer ! Vaniteuse, superficielle, inconséquente avec le fermier Bodwood. Mais aussi : très impliquée dans son travail, se sentant responsable de tout un tas de personnes qui travaillent pour elle, ( malgré son très jeune âge, la vingtaine) , elle est la patronne et fait preuve d'une belle maturité. Ce en quoi, elle est assez moderne, car elle ne cherche pas une protection masculine , préférant la solitude à un mariage sans amour. Comment un personnage si fort peut-il quelques pages plus loin, être sensible au premier godelureau venu ? Là , est la question ...
J'ai trouvé ça assez illogique , mais je me suis " assise " sur mes impressions, essayant de replacer l'histoire dans son époque .
Je n'ai pas vibré devant le romantisme des histoires d'amour, aucune ne m'a satisfaite. Mon plaisir n'a pas été dans les portraits des personnages ,leur psychologie. Je n'ai pas été sensible à ( je cite ) : "l'humour corrosif de l'auteur ", je ne l'ai jamais décelé...
Non, ce qui m'a bluffée , c'est l'écriture, sa beauté, sa fluidité.
Et puis , il y a la nature en toile de fond, le monde paysan de cette fin du 19° siècle, si âpre, si dur, si vivant sous la plume de monsieur Hardy. ( La pluie qui peut détruire toute une récolte, l'orage qui gronde, le travail des chiens de berger...)
La campagne anglaise sublimée par Thomas Hardy, , devient davantage qu'un décor, c'est LE principal "personnage" du roman...
Loin de la foule déchaînée mais... si près de la terre...



Commenter  J’apprécie          578




Lecteurs (3033) Voir plus



Quiz Voir plus

Loin de la foule déchaînée - Thomas Hardy

Quel est le titre original de ce roman ?

Far from the Funny Crowd
Far from the Madding Crowd
Far from the Minding Crowd

10 questions
45 lecteurs ont répondu
Thème : Loin de la foule déchaînée de Thomas HardyCréer un quiz sur ce livre

{* *}