- Je me sens tellement... déconnectée. Comment vous faites ici pour rester en contact ?
- C'est-à-dire ?
- Comment vous faites pour savoir tout le temps ce que font les gens ?
George a écarquillé les yeux.
— Je ne pense pas qu'il soit possible, ni souhaitable, de savoir ce que tout le monde fait à toute heure de la journée...
Ce que je voulais par-dessus tout, c'était une toute nouvelle vie, mais aux dernières nouvelles on ne vendait pas ça chez Top Shop.
- Du chocolat.
Quand on ne peut pas avoir ce qu'on désire, on peut toujours se consoler avec du chocolat.
J’ai remarqué que la vraie vie n’a pas lieu sur Internet, expliquai-je. Une fois que tu poses ton téléphone, c’est là que tu te mets à travailler, à t’amuser, à être créatif, au lieu de simplement regarder un écran. Il y a beaucoup de choses à voir – ce que font les autres, des objet qu’on a envie d’acheter, des événements auxquels on veut participer… Mais quand il s’agit de faire vraiment quelque chose, ce n’est pas sur Internet que ça se passe. (page 164)
J'aimerais tellement avoir la vie de quelqu'un d'autre.
- Je ne comprends vraiment pas...
Anna-B soupira.
- Tu te souviens, quand tu as dit qu'Internet était une sorte de bibliothèque ? Eh ben, j'ai mis cette vidéo de toi dans les rayons, et maintenant, partout dans le monde, les gens peuvent la regarder si ça leur dit. Et ils sont des centaines !
- Mon Dieu...
J'imaginai toute une salle de concert m'écoutant bavarder.
— Mais je n'ai rien dit d'intéressant ! Je n'ai rien d'un savant ni d'un orateur... S'il y a tant de choix, tous ces gens auraient pu assister au récital d'une chanteuse d'opéra ou à une grande pièce de théâtre, non ?
Elle haussa les épaules.
- Oui...
- Et ils ont préféré m'écouter parler de strings et de chips?
- Exactement. C'est ça, Internet, répondit-elle avec un grand sourire.
Quand on ne peut pas avoir ce qu'on désire, on peut toujours se consoler avec du chocolat.
Mais c'était totalement injuste ! D'accord, je ne suis pas toujours la plus grande fan des cours... Mais il faut bien quelques diplômes pour pouvoir faire carrière. À en croire sa gouvernante, Eugenie adorait les études mais était forcée d'y renoncer, tout ça pour se chercher un mari !