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Critique de Gamayun


Delphine et Werner s'aiment à leur manière, à 1.000 km de distance. Ils se côtoient un peu et s'écrivent beaucoup. Clarisse et Johann s'aiment à leur manière, elle étant chaste et lui homo. Ils se côtoient beaucoup et s'écrivent un peu. Ces deux paires hors-normes se connaissent et tout un petit monde d'astrophysiciens gravitent autour d'eux. Alors, Delphine écrit aussi à Clarisse, qui écrit à Camilla, qui écrit à Irving puis à Delphine… Des courriers électroniques se croisent et s'entrecroisent, ces braves gens s'inquiétant les uns des autres. Mais l'héroïne principale est la secrète Adèle, qui s'invite dans les ordinateurs de ses collègues pour se tenir au courant de tout, non pas tant par curiosité que par prudence. Cette éternelle jeune femme ne fait pas ces 500 ans et sait qu'il ne fait pas bon pour elle moisir trop longtemps au même endroit. Ce sont surtout les progrès de la science qui lui font apprécier de traîner sur cette Terre mais les comportements humains arrivent encore à l'étonner. de tout cela, elle ne peut s'entretenir qu'avec Jean-Baptiste, le seul semblable qu'elle ait repéré.

Les romans qui vous emportent à travers les lieux et les époques, j'aime ça. Les réflexions sur le genre humain, ses tics et ses travers, aussi. Et quand le tout est lié à la sauce scientifique, c'est encore mieux pour moi, qui en suis une. Jacqueline Harpman aussi, puisqu'elle a étudié la médecine pendant quelques années avant de s'orienter vers l'écriture, non sans devenir plus tard psychanalyste. C'est le premier ouvrage d'elle que je lis, mais sûrement pas le dernier. Quelle écriture agréable. Cela coule tout seul. Quelques imparfaits du subjonctif détonnent, eux que nous avons presque oubliés, mais le contexte peut justifier leur présence. Personnellement, il ne m'avait pas choquée, mais on me souffle à l'oreille que le vouvoiement généralisé n'était plus vraiment de mise en 2001-2002. C'est très vrai, et même si l'entrée en matière explique vaille que vaille l'uniformisation, le tutoiement aurait dû s'imposer.

J'ai dévoré ce roman de plus en plus vite, pressée d'en connaître le dénouement. Frustration extrême : celui-ci prend la forme d'une énigme que je ne suis pas sûre d'avoir résolue. J'ai bien l'une ou l'autre idée, mais aucune ne collent pas avec une jeunesse perpétuelle à dissimuler. L'auteure n'aurait sûrement pas fait une erreur aussi grossière. Aurait-elle visé moins haut ? Cela manquerait de panache. J'en conclus que je n'ai pas tout compris… et j'enrage sur moi-même. Alors, si quelqu'un a une explication qui tienne la route, je suis preneuse.
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