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Critique de scarlett12



Delphine Maubert qui vient de fêter ses cinquante ans apprend peu après qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon inopérable et insoignable et qu'il ne lui reste qu'entre 6 mois et 1 an à vivre.

Veuve depuis 11 ans, elle trouve auprès de sa mère âgée de 77 ans et de ses 2 enfants, Mathilde et Paul, la force de surmonter ces longs mois d'agonie, d'abord leur avouer sa maladie et puis le courage de vivre ses derniers instants de vie.

Son médecin, François Letellier, tombe amoureux d'elle, lui qui ne l'a jamais été de personne en particulier mais leurs rapports en resteront aux conversations philosophiques au sujet de la mort et de la vie.

De la vie principalement car Delphine partage ses derniers mois dans un "jeu" entre sa mère et sa fille, un jeu consistant à se faire rire en se rappelant les bons souvenirs de leurs vies et en s'en informant l'une l' autre , une manière de se transmettre tout le bon avant l'inéluctable séparation.

Un roman sans pathos ni tremolo où la mourante dotée d'un caractère positif et très bien entourée vit ses derniers instants comme peut-être les meilleurs de sa vie.

Faible mais ne ressentant nulle souffrance physique, on souhaiterait une mort pareille, hormis l'âge. Trois générations de femmes, la mère, Pauline, la malade, Delphine et sa fille, Mathilde passent leurs derniers mois ensemble à rire plutôt qu'à pleurer même si les larmes surgissent parfois dans leur intimité. Résolues à absorber tous les bons souvenirs de leurs vies, elles font semblant (et ça devient réalité) de vivre une période chaleureuse et resserrent les derniers liens que le temps leur accorde.

Entourée également d'un médecin qui ne peut sauver sa patiente mais l'aime de tout son coeur, Delphine connaîtra une mort douce chez elle, entourée des siens.

Un livre tout en pudeur, en retenue, qui donne la meilleure part aux souvenirs, à la famille. Des gens qui s'aiment de tout leur coeur et qui, dignes au plus haut degré, ne veulent retenir de la vie que le meilleur qu'elle leur a offert, des gens qui s'écoutent, se souviennent et rient malgré leur chagrin. Profitons de ce qu'on a et qu'on a eu avant l'éclipse finale.

Une écriture fine, pudique, réaliste qui caractérise si bien Jacqueline Harpman, qui, il ne faut pas l'oublier, était psychanaliste. Une personne que j'ai rencontrée et davantage admirée encore.
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