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Citations sur Récit de la dernière année (6)

Nous allons errant, musardant, pressés ou distraits, ne regardant jamais la vieille femme en noir qui est accroupie à l'horizon, mais elle ne nous quitte pas des yeux. Soudain, la voilà si proche que nous ne pouvons plus l'ignorer. Nous tentons de ralentir le pas,et, terrifiés, nous découvrons que nous ne sommes pas maîtres du temps, il nous pousse par derrière, nous trébuchons, haletants, désespérés, nous cherchons quelque appui, il faut se raccrocher, mais déjà la vague est sur nous et nous emporte hurlant vers le silence.
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Elle avait le sentiment de marcher dans le chaos. J'ai cinquante ans et Je vais mourir : ces mots-là désignaient deux états d'esprit qui lui semblaient incompatibles, car le premier implique d'inventer une nouvelle façon de concevoir son avenir et le second dit qu'il n'y a pas d'avenir. Elle aurait voulu en jeter un hors de soi, comment fait-on cela ? Elle se sentait double : une qui allait et venait, travaillait, mangeait et respirait - respirait ? - comme d'habitude, une femme qui vivait avec aisance, rieuse, compétente, en qui elle se reconnaissait, et l'autre, immobile, tapie dans l'ombre et qui grandissait lentement, s'enflant de soi-même, nourrie par chaque minute qui passait, aspirant peu à peu sa substance, monstre silencieux qui la dévorait, trou noir, une demi-morte aux yeux brûlés dont les chairs se détachent déjà, avide d'une vivante qu'elle dévore, insatiable, vampire, cancer.
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Chacun de nos âges est intact en nous et emprisonné dans les coffres scellés de la mémoire, le parfum furtif des madeleines est une imposture, juste une illusion qui passe et que l'on recherche en vain, jamais on ne retrouve la réalité des voix qui résonnent et des bras qui enlacent.
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Nous allons, errant, musardant, pressés ou distraits, ne regardant jamais la vieille femme en noir qui est accroupie à l'horizon, mais elle ne nous quitte pas des yeux. Soudain, la voilà si proche que nous ne pouvons plus l'ignorer. Nous tentons de ralentir le pas et, terrifiés, nous découvrons que nous ne sommes pas maîtres du temps, il nous pousse par derrière, nous trébuchons, haletants, désespérés, nous cherchons quelque appui, il faut se raccrocher, résister, mais déjà la vague est sur nous et nous emporte hurlant vers le silence
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Elles se turent. Quelque chose resta en suspens, dont chacune sen tait la pudeur empêcher qu'elle s'approchât. Des règles obscures gouvernent ce que les mères et les filles peuvent se dire, elles ne sont jamais édictées, tout juste si un silence s'installe, on veut ne pas l'avoir entendu et penser qu'on avait envie de changer de sujet
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Tous les soirs elle dînait sur une terrasse fleurie, buvait un seul verre d'un vin rouge sucré, si fort qu'elle en était saoulée, et se couchait tôt. ce régime convenait à son teint, les miroirs répétèrent leurs messages rassurants, mais elle n'était pas femme à se laisser berner facilement et se dit que sa route longeait un précipice qu'elle ne quitterait plus.
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