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Critique de Danage


"Le Bonheur ! Aussi simple qu'un verre de chocolat. Ou aussi tortueux que le coeur. Amer, doux, vivant".


Vianne Rocher s'installe avec sa fille Anouk, 6 ans, dans un petit village du Sud-Ouest de la France et y ouvre une chocolaterie, La céleste Praline.

« A 6 ans le monde rayonne encore d'un éclat singulier ».
« A 6 ans on peut percevoir des subtilités qui, un an plus tard, sont déjà hors de portée. Derrière le papier mâché, le glaçage, le plastique, elle parvient encore à voir la vraie sorcière, la vraie magie ».


Du chocolat, à croquer, à déguster, à siroter, dans 39 chapitres, du 11 février (Mardi gras, cette année-là), au 31 mars (Lundi de Pâques, cette année-là).
En plein Carême !


Le curé, le père Reynaud, déteste Vianne, et l'idée même de plaisir. Personnage odieux et manipulateur, il monte ses ouailles contre elle, c'est la « brigade de Reynaud ». Il n'est pas plus tendre vis à vis des gitans, il est intransigeant, et prêche « les liens sacrés du mariage », même à une paroissienne qu'il sait battue par son mari.

Dans les chapitres où il a la parole, véhéments, désagréables à lire, le père Reynaud s'adresse à un ancien prêtre, « mon père », confidences réelles ou en pensées ( ?)

« le mal affiche un sourire charmeur et des couleurs vives. Quand j'étais enfant, j'écoutais toujours avec terreur l'histoire de la maison en pain d'épice, de la sorcière qui attirait les petits enfants chez elle et qui les mangeait. »

L'on découvre in fine une sorte de trauma originel, qui l'a fait vriller.


A l'opposé de ce personnage antipathique et méprisant, la douce Vianne, ses friandises, ses recettes gourmandes, son don pour deviner les préférences des uns et des autres, son talent pour faire le lien entre chacun.

L'on comprend in fine pourquoi Vianne a fui toute sa vie, via le souvenir de ses conversations, avec sa mère, qui tirait les cartes, et craignait « l'Homme noir ».

Trauma originel, là aussi.

J'ai en tête ces mots : « Admirable et terrible épreuve dont les faibles sortent infâmes, dont les forts sortent sublimes » (Victor Hugo, dans Les Misérables (je mets le passage complet plus bas) )

Je traduis.
L'infâme, c'est le curé.
La sublime, c'est Vianne et sa chololaterie. Et les chapitres où elle a la parole sont exquis.


Le film magnifique, « le chocolat », tiré du livre, est bien différent, qu'il s'agisse du « méchant », c'est Monsieur le maire, le comte de Reynaud, et non (en tout cas moins directement) le curé, comme de l'histoire d'amour avec le gitan (Johnny Depp encore propret, avant sa période « Eau sauvage »).


Le livre « pêche » un peu, par son manichéisme. Petite amertume…
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