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Critique de Perlaa


Quatre étoiles pour cette fresque, étoiles gagnées une à une au fur et à mesure de ma progression dans la lecture. Je n'étais pas loin de me ranger auprès des lecteurs mitigés. Et puis j'ai fini par me laisser entraîner doucement et subtilement dans les plaines du Middle West et de ses habitants d'hier et d'aujourd'hui.
Roman célébré pour l'hommage rendu à la mémoire des Indiens, quelle ne fut pas ma surprise et mon malaise de découvrir que l'action commence en 1986 en Californie, ou en Arizona après un trop court passage en Nebraska.
Le roman part du désir de Dalva, 45 ans, fière et mystérieuse, de retrouver ses racines et son fils abandonné à sa naissance. Elle confie à Michael, chercheur historien, le soin d'exploiter les écrits de Northridge, son ancêtre, fondateur d'une propriété prospère, à l'origine d'une descendance forte et fragile à la fois et véritable défenseur du peuple Sioux.
Toute une filiation, de cet arrière grand-père Northridge, évangéliste, planteur, missionnaire agricole, arrivé au Nebraska en 1870, à l'excentrique et avisé grand-père , du fils John Wesley, tué trop jeune en Corée à sa fille Dalva ; tous ont eu leur vie intimement liée au peuple autochtone Sioux.
Alternant les retours en arrière, il nous faut cheminer dans les pensées tortueuses de de Michael et les rêveries troublantes de Dalva, les principaux narrateurs.
Michael est une sorte de double de l'auteur. Gaffeur impénitent, il est guidé par ses addictions à l'alcool et au sexe féminin. La vie quotidienne, faite de chevauchées, d'observations, de rencontres et de questionnements, de lectures, constitue l'essentiel de l'histoire. La question indienne est introduite peu à peu par le biais des écrits de Northridge. Contemporains de la Conquête de l'Ouest, de l'avancée du chemin de fer après la guerre de Sécession, au moment de la disparition des bisons, de la malnutrition, de la victoire sur les troupes de Custer, de la Danse des Esprits, du massacre de Wounded Knee, et de la loi Dawes, les textes assez courts portent témoignage de la grande intelligence de coeur de Northridge. Tout un pan de l'histoire nous parvient comme toile de fond où la tolérance, la compréhension et la rébellion ont donné à cet ancêtre ses lettres de noblesse.
Au-delà du constat de la lente agonie du peuple Sioux et de la paupérisation actuelle de la région je retiendrai la tendresse de l'auteur pour ses personnages, tous ses personnages, Naomi, la mère de Dalva, qui parle chaque soir à son mari défunt sur la balancelle dans la véranda, le vieux Lundquist qui aime tant la vie et Dalva apaisée qui parvient à trouver en elle sa part d'héritage indien. C'est avec justesse que l'on a pu écrire que ce roman mêlait le profane et le sacré.
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