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Critique de Jahro


Jim Harrison est le grand spécialiste des espaces infinis de l'Oncle Sam, ses vastes plaines désertiques, ses ranches isolés dans la steppe, ses ravins ocres et rocailleux. Ses chevaux indomptables, ses daims farouches, ses coyotes, ses serpents, ses loups. Ses tribus indiennes oubliées. A travers l'album familial de son héroïne, il fait renaître deux siècles d'histoire, ou comment ces civilisations reculées, guerrières mais avisées, emplies de cette sagesse de la nature qui nous fait tant défaut, se sont faites spolier leurs terres et massacrer leurs enfants par une société de brutes irréfléchies mais mieux armées - la notre.

Cette histoire, elle nous est racontée à travers plusieurs voix. Il y a Michael, l'amant de la ville, historien, scientifique, urbain sans repère hors des murs bétonnés et habité d'une forte propension à boire, buller et regarder les jupes.
Il y a Wesley, l'arrière-grand-père témoin, ami des Sioux et insoluble tourment des généraux.
Il y a ces quidams que l'on croise, dans les bars, dans les fermes, dans les fêtes de village, ces bourrins joviaux, limités mais honnêtes, taiseux et braves.
Et puis au centre, il y a Dalva. de filiation sioux, elle est sauvage, obstinée, travailleuse et solitaire. Elle garde toujours au fond de son coeur Duane, l'amour de jeunesse impossible. Duane le fier, l'insaisissable. Duane qui lui a laissé un fils mais qu'elle ne connait pas, qu'elle n'ose pas connaitre, et qui la hante.

A vrai dire Dalva est peu avenante. Elle n'est pas votre amie, et vous aurez du mal à l'approcher. Mais son destin est parsemé de personnages hauts en couleur qui, eux, vous emporteront immédiatement. Son ami décalé, sa soeur un peu paumée, ses rustres de voisins, son aïeul passionnant.
Harrison aime autant sa patrie qu'il la hait : il sait simplement d'où il est. Et à sa suite nous aussi, on se sent un peu yankee.

3/5
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