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Critique de Titania


Ouvrir « péchés capitaux » de Jim Harrison et c’est l’Amérique avec ses grands espaces qui s’engouffre dans votre imaginaire avec son héros, l’inspecteur Sunderson, 66 ans, flic à la retraite dans le Michigan...pas une Amérique idéale, conquérante, sûre de ses valeurs, mais une Amérique paradoxale, souffrante, violente....un monde loin des grandes villes, le fin fond de la campagne, des paysages sublimes, un paradis perdu proche de l’enfer sur terre .

Notre héros fait l’acquisition d’une cabane pour profiter de sa passion, la pêche à la truite, mais ne tarde pas à découvrir ses problématiques voisins, une famille tentaculaire qui sème partout le chaos. Ils commettent toute sortes de délits et de crimes, escroquent , volent et tuent. Les hommes boivent sec, battent les femmes et les enfants, violent les gamines, au moindre problème sortent les calibres et règlent tout par le vide. Ainsi, le clan voit ses effectifs diminuer de façon drastique au fil de règlements de compte internes qui en laissent pas mal sur le carreau.

Et Sunderson dans tout ça ? Il couche avec tout ce qui a un joli derrière dans son environnement, taquine la truite avec amour, échange avec son ami indien Marion, file au bout du monde dès que son ex-femme, qu'il aime toujours, l’appelle pour sauver Mona, sa fille adoptive, culpabilise à chaque gueule de bois, ou parce que sa maîtresse a 19 ans...un type plein de défauts, mais un type bien.

Comme tous les héros de Jim Harrison, il est son porte voix, il nous livre ses réflexions sur la vie, le vieillissement, l’impossibilité de résister aux belles femmes, la dépendance à l’alcool, la nature sauvage, l’Amérique, le monde, et le pouvoir de la littérature. Il est très humain, pétri de contradictions, attachant.

L’énigme posée par ses voisins l’intrigue comme un fait sociologique et percute ses souvenirs de flic. La violence, huitième pèché capital d’une Amérique, coupable du génocide des Amérindiens, un pays fondé dans le sang et la poudre, est le vrai sujet de ce « faux roman policier », qui pointe le paradoxe entre prescriptions religieuses culpabilisantes, et la réalité du monde.

Un grand roman, d’un grand monsieur de la littérature, une réflexion profonde, passionnée emportée par le style d’un géant ...Pour Jim Harrison, on manque toujours d’étoiles !

Pour Vanessa, Bookycooky et toutes les copines babeliotes avec lesquelles j’ai pu échanger sur ce livre, j’espère être assez convaincante.
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