« Wolf », ou les errances d'un marginal dont chaque immersion en société fait l'effet d'un plongeon dans une eau trouble, saumâtre. Désaxé, asocial, l'homme traîne sa dégaine au hasard des routes et des rencontres, avec son incapacité à s'adapter, encore moins à s'intégrer à ce qui ressemblerait à ses semblables, bipèdes bien pensants et socialisés. Lui, c'est dans les bois qu'il se sent bien, à humer les odeurs, à donner sens au moindre tressaillement de branche, et la forêt le renvoie dans ses méditations à sa condition d'homme. Libéré, il revisite ses souvenirs comme on caresse un rêve, son attention captée par l'essentiel : le saut d'un écureuil, l'ombre d'un cerf, le croassement d'une grenouille…Homme solitaire, et lecture salutaire.
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