Le Suppléant de
Prince Harry.
Je l'ai lu en anglais, Spare donc, car je préfère toujours lire en vo puisque je le peux et que je me méfie des traductions souvent.
3 parties dans le livre et plusieurs sentiments.
1. L'ennui tout d'abord avec un très, très (trop pour moi) long descriptif de sa formation militaire et de ses missions en opérations extérieures: c'est normal qu'il en parle évidemment puisque c'était la seule carrière qui l'ait intéressé mais si on n'est pas soi-même passionné par le sujet, ce n'est pas palpitant à lire.
2. L'empathie ensuite, ce qui est chez moi quelque chose de très développé (trop même peut-être) et qui me pousse donc vers ce livre de prime abord: je connais l'importance des paparazzi dans son existence mais je voulais savoir jusqu'où ça pouvait aller: je n'ai pas été déçue et oui, je plains ces gens qui sont constamment harcelés et c'est ignoble! Je comprends que Harry et Meghan disent STOP à un moment donné car ce qu'ils ont subi est tellement odieux, malfaisant, nuisible, c'est au-delà des mots ce traitement de la presse à leur égard et personne ne mérite de connaître cela sous prétexte qu'ils sont de la famille royale.
3. La consternation enfin. La famille royale et ses secrets, c'est aussi ce qui m'a poussée vers cette biographie, je l'avoue, je suis une fan des Windsors, j'aime l'histoire anglaise et tout ce qui concerne la monarchie. En découvrir un peu plus sur eux, à travers Harry, ce prince que j'ai toujours trouvé intéressant car rebelle, quelle aubaine!
En fait de rebelle, c'est avant tout les tribulations d'un homme paumé, qui boit et se drogue jeune, trop et tout le temps, qui agit et parle sans réfléchir au préalable et qui geint des conséquences ensuite quand tout le monde est trop méchant avec lui, qui se sent donc constamment persécuté par tous alors qu'il est entouré, choyé, aimé, aidé par un tas de personnes quand lui-même déteste aussi beaucoup de monde -et pas que la presse. Ses relations avec Camilla qu'il déteste, son père qui l'agace car il lui donne constamment du "darling boy" et lui écrit des lettres au lieu de lui parler quand lui, Harry, raconte tranquillement que lors d'un entraînement hélicoptère, il cible la voiture de son père venu lui rendre visite et que, bon prince et gentil fils, il l'épargne et envoie ses tirs sur un cabanon dans un champ tout près (!!!), son frère aîné surtout qui est présenté comme jaloux de tout ce que fait Harry et se réjouissant de ses échecs mais qu'Harry ne veut pas croire lorsque William affirme qu'il l'aime et qu'il veut que Harry soit heureux!
Bref, c'est consternant, c'est Ouin-Ouin sur trop de centaines de pages!
Tout vient du traumatisme d'avoir perdu sa maman si jeune me direz-vous? Oui, certainement, mais il en parle peu de sa mère finalement car il s'en souvient encore moins et il a eu d'autres figures maternelles aimantes dans sa vie, avant et après la mort de Diana.
Est-ce que je regrette cette lecture? Non, car la 3e partie était rythmée, belle (sa rencontre avec Meghan, leur amour qui grandit), édifiante (le harcèlement de la presse, la haine contre Meghan) mais le sentiment qui domine malgré tout est quand même l'agacement, j'ai envie de dire à ce privilégié de grandir un peu (des dizaines de page sur son sexe "congelé" après une expédition au Pôle, non mais sérieusement?), ses dédouanements sur les scandales le concernant ("William et Kate ont approuvé le brassard nazi, c'est pas ma faute!" ou encore "quel scandale que mes fesses se retrouvent en unes des journaux alors que je fais un strip poker avec des filles rencontrées à l'hôtel deux heures avant, je comprends pas, pourquoi tout le monde m'en veut?"), d'essayer de construire et gagner sa vie autrement qu'en essayant d'exploiter le filon "famille royale" alors qu'il critique tant les autres qui font de même, qu'il se fasse vraiment soigner enfin car son 1er problème semble psychologique avant tout (pour ne pas dire psychiatrique mais n'étant pas médecin, je n'irai pas plus loin à ce sujet) car beaucoup trop de passages du livre laissent une impression de grand malaise par rapport à ses actes.