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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dragan, marocain à moitié serbe, est journaliste à succès à la Houlette Casablancaise, un journal à gros tirage, totalement inféodé au pouvoir royal. Il passe son temps dans un bar à consommer alcool et autres substances illicites, en compagnie d'une clique aussi fantasque qu'improbable. Au moment où il découvre qu'il a perdu la faculté physique d'écrire et qu'il se décide à consulter un psy, l'actualité se déchaîne.
Un attentat terroriste visant des touristes vient de se produire dans un grand hôtel de Casablanca. Entre piste islamiste et traumatismes refoulés, c'est le moment pour Dragan de se pencher sur les trous noirs de son passé… Une plongée à la fois jubilatoire et terrifiante dans un Maroc underground loin des palmiers et des fronts de mer ensoleillés, où l'on croise journalistes corrompus et hommes de gauche ayant retourné leur veste.
Porté par une ironie féroce et un humour sarcastique, le premier roman de Kamil Hatimi dresse le portrait d'un homme en quête de son identité dans la violence du Maroc d'aujourd'hui.
Ce livre fait partie de ces trop nombreux ouvrages que la presse ignore et qui sont pourtant de petits trésors. A découvrir.

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Complètement scotchée par ce livre, il m'a fallu un moment pour m'en remettre.
On est embarqué dans des décors grandioses des falaises de Tanger face à Gibraltar au bar Bogart enfumé et douteux.
C'est d'un cynisme à faire grincer des dents. On rit beaucoup avec ces journalistes à la conscience professionnelle engluée dans le politiquement correct.
Même si l'histoire se passe au Maroc, elle est tout à fait transposable à d'autres pays à l'actualité instable du fait des 'printemps arabes'.
A découvrir absolument !
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Livre poignant, émouvant, drôle par moments, tragique à d'autres. Attachant comme son personnage. Un portrait du Maroc très bien écrit avec beaucoup de sarcasme et d'affection.
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Ce livre est à la fois un premier roman tout à fait réussi et digne d'intérêt et un regard critique porté sur le Maroc du XXIe siècle. L'angle d'attaque, la presse, permet à l'auteur de mettre en évidence les paradoxes d'un pays qui s'affiche calme, modéré, tourné vers une sorte de démocratie mais dans lequel il n'est pas très bon d'ouvrir la bouche contre le roi, le pouvoir en place, les gens qui ont de l'autorité, les traditions, la religion, l'ordre établi, la bien pensance installée depuis l'indépendance, la suprématie de l'arabe et l'abandon du français...

Autant dire que Kamil Hatimi, germano-marocain né en 1960 à Rabat risque quelques soucis avec les autorités de son pays. D'autant qu'il raconte une histoire à choquer les bourgeois de Casa et les religieux garantis grand teint.
En effet, il est question ici d'un journaliste au petit pied, Dragan Chenah, dont la carrière se limite à travailler pour un journal du nom de « la Houlette casablancaise », media au service du pouvoir où on ne parle pas de choses qui fâchent. Encore mieux, les journalistes ne vont guère sur le terrain et se limitent à servir au peuple la sauce qu'il attend, entre faits divers et hommages respectueux à leur majesté.

Alors, quand Dragan (son prénom vient de sa mère Irina, gauchiste serbe mystérieusement « disparue » lors de remises au pas après les mouvements gauchistes), quand Dragan subitement perd ce qui fait son métier à savoir la capacité d'écrire, il nous entraîne dans une plongée douloureuse, sarcastique, révoltée, surnaturelle dans sa préadolescence et tout va s'éclairer dans la douleur et la libération. le glauque, l'insoutenable, le drôle, le fantastique et l'émotion se côtoient, le tout sous le microscope attentif et impitoyable d'un auteur qui dénonce ce qui dans son pays s'apparente à une dictature à peine atténuée. Les sujets tabous sont abordés : homosexualité propre au Maroc (et non pas perversité importée d'Europe), liberté de la presse, délit d'opinion, répression, corruption.


Très intéressante découverte.
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