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Critique de belette2911


Un western sans cow-boys, sans troupeaux de vaches, la recette a beau être inhabituelle, elle est correctement respectée et bien présentée car l'auteur est un grand cuisinier du western.

Il ne faut pas s'attendre à de l'action pure et dure car l'auteur nous présente de manière réaliste la vie en 1850 dans une petite ville dominée par les chercheurs d'or, les paysans éparpillés un peu partout et les commerçants.

Aux travers différents portraits d'hommes allant du bon à la brute épaisse, en passant par le truand qui triche aux cartes pour plumer les autres et le truand cynique qui se sert dans la poussière d'or confiée par les orpailleurs à sa société « bancaire », sans oublier les femmes qui ont des cojones sous leurs jupons, l'auteur nous présente un petit monde où, une fois qu'on y a mis les pieds, il est difficile de repartir.

Le trou du cul de l'Oregon, ça pourrait être ici. le Cheval de Fer ne passe pas ici, donc, tous les convois se font à dos de mules et Logan Stuart a développé un commerce florissant.

Logan, c'est le Bon et nous pourrions faire un portrait croisé de lui et de son ami Georges Camrose à la manière de la série Amicalement Vôtre, où Camrose jouerait le rôle d'un Daniel Wilde plus cynique et moins réglo en amitié.

On peut dire que George Camrose a un côté truand sympathique, du moins, au début, mais ses pertes au poker et ses emprunts d'or dans les sacs des orpailleurs signeront son passage du côté obscur de la Force et sa descente aux Enfers.

Logan défendra son ami jusqu'au bout, démontrant par là son sens de l'amitié, mais il y un bémol car à un moment donné, lorsqu'on sait que les autres ont raison et que son ami a commis l'indicible, il ne mérite pas que l'on prenne des risques pour lui ou que l'on mette potentiellement en danger la vie des autres, or George est le genre de type qui ne changera jamais.

La petite ville de Jacksonville est comme toute les petites villes du monde : couarde devant le caïd local mais meute déchaînée face à un homme qu'elle n'apprécie pas et qui n'a pas la force bestiale de la Brute. On est à deux doigts d'un lynchage en bonne et due forme après un procès qui n'en est pas vraiment un.

Comme toujours, on joue au dur mais on file la queue entre les jambes face à la Brute sauf si la Brute est par terre, alors là, on devient courageux. Enfin, on devient courageux lorsqu'on est sûr que la Brute ne pourra plus rien nous faire de mal, sinon, on courbe l'échine devant elle comme on a toujours fait.

L'auteur a toujours su dresser des portraits peu flatteurs et assez vils de l'Humain, même s'il le contrebalance par des portraits plus avantageux pour d'autres qui reçoivent la droiture, l'honnêteté et le sens de l'amitié. Pour les femmes, elles sont toujours indépendantes, fortes et on est loin des femmes faibles.

La grande action se situera sur la fin, lorsque la Brute, de par son action stupide (comme toujours), fera s'abattre la foudre sur les maisons isolées.

Une fois de plus, l'auteur nous démontrera que les grandes gueules du début jappent ensuite comme des chiots apeurés lorsqu'ils risquent de se retrouver nez-à-nez avec des Indiens déchaînés, tandis que les taiseux, eux, ne s'encombrent pas de palabres mais agissent.

Un western bien servi, bien écrit, possédant des personnages disparates mais jamais éloignés de ceux que l'on connait. Un western qui dresse un triangle amoureux sans jamais verser dans la mièvrerie.

Un western qui s'attache à nous montrer la vie dans une petite ville de prospecteurs sans que jamais le lecteur ne s'ennuie car leur vie n'avait rien d'ennuyeuse et la plume de l'auteur a su nous rendre cela de la plus belle des manières.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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