AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Topper67


J'achève la lecture du 4e tome de la Symphonie des siècles et, à un moment, non. Vraiment non, faut que ça sorte. Tome 1 (Rhapsody-première partie) je n'ai rien dit. Tome 2 (Rhapsody-deuxième partie) je n'ai rien dit. Tome 3 (Prophecy-première partie) non plus mais un moment il va falloir le dire quand même : cette saga ne tient pas ses promesses.

Alors qu'on s'entende bien : ce type de littérature peut plaire et ça doit sans doute trouver son public, c'est tout le mal que je souhaite à l'auteure. Mais quand sur le 4e de couverture on compare cela à Robin Hobb ou Terry Goodkind je suis désolé mais non.

Prenons l'héroïne de cette saga : Rhapsody. Je n'ai jamais rencontré héroïne plus cruche, plus niaise. Elle chante, elle pleure, elle est toute mimi toute gentille avec tout le monde, elle est courageuse, elle est pure, c'est la plus belle femme de l'univers blablabla. le problème n'est pas cela, c'est bien d'être bourrée de qualités, le souci c'est qu'on n'y croit pas une seule seconde. C'est trop téléphoné, les ficelles sont trop grosses. Il en va de même pour ses 2 amis, Grunthor (que vous pouvez appeler Firbolg autant que vous voulez, c'est rien d'autre qu'un Orc les amis, elle a juste changé le nom de la race pour faire style que c'était une nouvelle invention), et Achmed. Grunthor est une brute épaisse qui cache un coeur d'or (ohhhhh comme on l'avait pas vu venir celle là) : plein d'armes sur lui, des grandes dents qui dépassent de sa bouche, une peau verdatre (oui oui...un orc), il défonce tout sur son passage, rien ne lui résiste, même blessé il ne meurt pas. Achmed est (roulement de tambour)...mystérieux. Il porte une capuche qui cache son visage mystérieux, parle peu pour entretenir le mystère, ne dévoile pas ses plans, agit dans son propre intérêt mais...oh, comme c'est étrange, il est quand même très gentil et sait se montrer généreux. Ça alors !

Au long de ces 4 tomes, j'ai donc suivi les aventures du trio clichés (et d'autres personnages secondaires tout aussi peu attachants). Au delà des personnages possédant autant de profondeur qu'une flaque d'eau au Sahara en période de sécheresse, parlons un peu du style ampoulé de l'auteur. C'est long bon Dieu, c'est long. Là aussi qu'on s'entende, je n'ai rien contre les passages descriptifs qui donnent de la profondeur à un univers, j'adore Zola c'est dire ! Reprenons l'exemple de Robin Hobb vu que l'on compare les 2 oeuvres : dans l'assassin royal le monde dans lequel on s'immerge nous est dévoilé peu à peu. On entend parler du "vif" sans aucune explication, puis l'on se rend compte que le héros, Fitz, possède quelques capacités et petit à petit les choses s'éclairent et l'on comprend comme fonctionne la magie du Vif. Là non, Elizabeth Haydon veut nous exposer son univers d'un coup, d'un bloc. Rhapsody rencontre je-ne-sais quel prêtre de je-ne-sais quelle religion et c'est parti pour 15 pages d'explications sur la religion, les dieux, les races et force est de constater que...bah on s'en fiche. Ça n'apporte rien à l'histoire, ça n'apporte pas de profondeur à l'univers. On a juste l'impression que l'auteur veut nous dire "hé les gars, j'ai inventé un univers génial avec ses croyances et tout, laissez moi disserter là dessus pendant des heures sans vous dire ce qu'il se passe dans cet univers".
Soudain, un peu d'action, nos héros changent de ville, ils rencontrent un autre prêtre de je-ne-sais-quoi qui va leur dire "ah mais non, ces croyances là qu'on vous a expliqué en long en large et en travers pendant 15 pages, c'est pas la vérité vraie, voici la vraie foi". Et c'est reparti pour de la mythologie hors sol qui ne nous sert à rien.

Pourquoi cette critique maintenant me direz vous ? Parce que l'exemple le plus flagrant de ces longueurs vient de ce tome. Rhapsody est amoureuse, youpi youpla. Un personnage qui vit une passion c'est chouette : on s'identifie, on est heureux par procuration, on se dit "ah enfin cette histoire qu'on voit en filigrane depuis des pages et des pages aboutit". Ici rien de tel pour moi : au fil des pages on se dit juste que c'est bon, on a compris, ils sont heureux. Passons à la suite. Et bien non, on ne passe pas à la suite : un tiers de ce volume est consacré à la petite routine du petit couple amoureux. Un tiers ! On passe d'une saga fantasy (que encore une fois je rappelle on compare à Hobb, Goodkind et Robert Jordan) à "la collection harlequin". C'est long, ça ne sert à rien, c'est inutile, ça ne fait pas avancer l'histoire.

La Symphonie des siècles est composée de 6 tomes. Pour ma part j'arrête là. J'avais déjà envie d'abandonner au premier mais j'ai voulu persévérer. Je n'aurais pas dû. Tant pis, je ne connaitrais jamais la fin de cette saga raplapla, même si je peux la deviner sans aucune peine tellement tout se déroule de la manière évidente dont on le prévoit.

Ce qui me rend un peu triste là dedans, c'est que c'est peut être une excellente sage, mais j'ai l'impression de lire un livre pour ado. A croire que je deviens trop vieux pour ce style. Désolé Rhapsody, toi et moi on n'était sans doute pas fait pour se comprendre.
Commenter  J’apprécie          10







{* *}