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Critique de gruz


gruz
09 septembre 2016
Ces derniers temps, les thrillers psychologiques fleurissent par centaines. Certains ont envahi les rayonnages des librairies telle de la mauvaise herbe. D'autres ont eu droit à leur place au soleil, tel un tournesol. Ainsi fleurit le mal fait partie de la seconde semence, à mon sens.

Une intrigue vénéneuse pour un roman qui aura marqué mon esprit. Oh, rien de bien novateur en soi, mais une histoire menée avec talent par Julia Heaberlin (un nom qui sonne alsacien, alors qu'elle est pourtant bien américaine).

Il faut dire qu'elle s'est extraite d'une des contraintes fortes souvent imposée aux auteurs US : son livre ne rentre pas dans le moule des 350 pages syndicales, mais c'est un vrai pavé de plus de 550 pages. Autant dire que l'auteure prend le temps d'ensemencer les mauvaises graines qui vont semer le doute dans l'esprit du lecteur friand de ce genre de littérature. Ça tombe bien, c'est ma came.

Pas de course à l'échalote ou de rebondissements tarabiscotés, Julia Heaberlin a cherché à cultiver une ambiance en nous plongeant dans la tête de Tessa. Une femme de 36 ans qui a la particularité d'avoir vécu un passé plutôt marquant… Un événement qu'elle a en partie occulté de sa mémoire et qu'elle tente de déterrer vingt ans après. Déterrer c'est le mot, puisqu'elle avait été laissée pour morte dans un charnier, recouverte de milliers de marguerites jaunes. Un personnage à la fois taillé à la serpe et finement dessiné par l'auteure.

Un pitch qui avait de quoi piquer ma curiosité et qui s'est avéré un peu différent de mes attentes initiales (et ça tombe bien, j'aime particulièrement être surpris). Julia Heaberlin enserre (en serre ?) petit à petit le lecteur dans un récit qui fait la part belle au coté psychologique (voire même psychiatrique parfois).

Un rythme lent mais bourré de surprises, une volonté continuelle de faire bourgeonner le doute et poindre les situations équivoques. Avec des réflexions intéressantes sur plusieurs sujets, donc les couloirs de la mort, par exemple. le lecteur qui recherche uniquement de la vitesse risque donc de ne pas y trouver son compte.

Même si Julia Heaberlin ne révolutionne rien, j'ai aimé sa manière de raconter cette histoire avec son style alerte et sombre et sa manière de faire éclore son intrigue pas à pas en laissant du temps au temps. Ainsi fleurit le mal est clairement immersif si on aime cette manière de procéder. L'auteure n'est plus tout à fait une jeune pousse, puisque c'est son troisième roman (et le deuxième publié en français, après Qui es-tu ? paru en 2014), mais c'est une auteure qui mérite de sortir de terre.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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